Source bibliquest : la crainte de Dieu par Henri Rossier http://www.bibliquest.org/HR/HR-Crainte_de_Dieu.htm
À mesure que l’histoire de l’homme se déroule et approche de sa fin, le cœur du chrétien s’afflige de voir le monde abandonner de plus en plus jusqu’aux caractères extérieurs et aux apparences du christianisme. Les fondements même de la vie chrétienne : l’inspiration et l’autorité de la parole de Dieu, la mort et la résurrection de Christ, l’œuvre de la rédemption, la divinité du Seigneur, sont mis en question ; l’incrédulité ouverte se donne libre cours ; la vérité de Dieu, ce qu’Il pense de toutes choses, ce qu’Il pense des hommes et du monde, est abandonnée. Les hommes, tout en portant le nom de Christ et ayant celui de Dieu dans leur bouche, agissent comme si Dieu n’existait pas et parlent ainsi dans leur cœur (Ps. 14:1 ; 53:1).
La parole de Dieu nous décrit la dernière phase de cet état moral : Les hommes, incapables malgré tout, de ne pas croire à quelque chose, reviendront aux superstitions païennes, à l’évocation des esprits et à la magie et retourneront même au culte des faux dieux, car la chrétienté apostate, la fausse église, la grande prostituée, n’aura, pour désaltérer ses esclaves, qu’une coupe remplie d’abominations, c’est-à-dire d’idoles.
Quand on pense au gouffre vers lequel se précipite le monde d’aujourd’hui, l’on se reporte avec tristesse au temps où, même en dehors des vrais croyants, une certaine crainte de Dieu régnait dans les milieux sortis de la Réforme. Ce n’était, sans doute, pour l’immense majorité, qu’un respect de convention des vérités révélées, mais ce respect existait chez les masses qui avaient peur d’offenser Dieu et il n’était point une chose indifférente quoiqu’il n’eût aucun rapport avec la foi qui sauve. Dans bien des cas la conscience était en exercice, et la grâce de Dieu se servait des vérités reconnues de tous, pour amener des pécheurs à Lui, car, en dehors de la Révélation, la conscience est le seul levier dont l’Esprit de Dieu puisse se servir pour convaincre les hommes de péché et les tourner vers Dieu. Mais de plus, la parole de Dieu, remise en lumière à la Réforme, n’était ni contestée, ni un objet de doute, sauf en de rares exceptions, et devenait ainsi le moyen de provoquer ce travail de conscience.
En disant ces choses, nous désirons assurer ceux qui nous lisent que Dieu tient compte de ces convictions — quand même la foi en est absente — pour attirer les hommes à lui en se servant pour les atteindre de tous les côtés divers de leur état mental. Même le caractère de l’homme naturel peut avoir des côtés aimables que le Seigneur est loin de mépriser (Marc 10:21), mais qui n’établissent aucun lien moral quelconque entre le pécheur et Lui. Quant à ce lien lui-même Dieu déclare que, depuis la chute il n’existe plus en aucune manière. Il prend, pour nous le prouver, l’homme religieusement le plus favorisé, le Juif, auquel la pensée de Dieu avait été révélée dans la loi ; puis Il nous montre qu’il est aussi bien sous le péché que le Gentil, et que la Parole même qu’il a entre les mains le condamne absolument et aboutit à la sentence terrible : «Il n’y a point de crainte de Dieu devant leurs yeux». Cette crainte qui est le résultat de toute action de l’Esprit de Dieu dans le cœur de l’homme pécheur, leur manque entièrement. Il est dit que «la crainte de l’Éternel c’est de haïr le mal» (Prov. 8:13) ; or toute l’histoire de l’homme prouve que ce dernier aime le mal et hait le bien.
Si donc les apparences peuvent nous tromper sur l’état réel des hommes, cet état ne trompe pas Celui qui sonde et connaît le fond de leur cœur. És. 29:13 nous dit que cette crainte n’était pour le peuple d’Israël qu’un commandement d’homme enseigné ou appris.
Il en était de même lorsque les nations païennes que le roi d’Assvrie avait envoyées à Samarie vinrent remplacer les dix tribus dispersées. Elles ne craignaient pas Dieu, quoiqu’elles y fussent tenues, puisqu’elles occupaient le territoire qui Lui appartenait en propre ; aussi leur envoya-t-il des lions qui les dévoraient. En suite de cet événement, le roi d’ Assvrie les fit instruire par un sacrificateur institué sous le régime du culte semi-idolâtre de Jéroboam. Par son ministère, les nations apprirent à craindre l’Éternel tout en servant d’autres dieux (2 Rois 17:34, 41). Elles désobéissaient ainsi à l’alliance que l’Éternel venait de faire avec elles. Donc elles ne craignaient pas l’Éternel ; mais Dieu supporta longtemps leur ignorance involontaire, bien différente de celle de son peuple, jusqu’au moment où il leur envoya le «Sauveur du monde» (Jean 4:44), comme objet de foi, et ces pauvres Samaritains, haïs des Juifs, les devancèrent dans la connaissance et la possession du salut. Cet exemple ne concerne pas seulement les nations païennes qui entraient en contact avec le vrai Dieu. La chrétienté d’aujourd’hui est plus coupable qu’elles, plus coupable même qu’Israël, parce qu’ayant reçu la pleine révélation de la grâce, elle pense allier la crainte de Dieu avec les idoles du monde : avec la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. En effet, la crainte de Dieu ne peut marcher de pair avec l’amitié du monde. Il pourrait cependant arriver que cette crainte fût réelle, quoique dominée et comme submergée par la peur des conséquences qu’elle entraîne. Tel fut le cas d’Abdias en 1 Rois 18. Il pouvait dire et penser qu’il craignait l’Éternel dès sa jeunesse tout en étant en grande frayeur de l’homme, deux choses qui ne pourront jamais s’accorder. Il faut choisir l’une ou l’autre. Abdias, rassuré et encouragé par la foi d’Élie, préféra finalement la crainte de Dieu à celle des hommes.
Récupéré chez : http://ma-vie-en-bleu.over-blog.com/article-la-crainte-de-dieu-79344304.html
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