Pour­quoi par­ler spé­ci­fi­que­ment du « monde pécheur » ? C’est que le mal est l’écharde dou­lou­reuse. Il vient en oppo­si­tion avec la volonté de Dieu. Il para­site tout, il gâche tout. Il limite aussi, par­fois, le bien que l’on peut faire, ou que l’on vou­drait faire. Il peut décou­ra­ger de faire le bien, ou rendre cela très com­pli­qué, très incertain.
L’éthique nous invite à vivre et à agir dans le monde. Prendre en compte la réa­lité du monde pécheur, c’est refu­ser d’avoir un simple dis­cours théo­rique, et idéal. Je suis en train de lire un ouvrage de Fré­dé­ric de Conink (socio­logue chré­tien, GBU), qui s’intitule « Agir, tra­vailler, mili­ter ». Il cherche à énon­cer une « Théo­lo­gie de l’action ».
 L’auteur regrette que, sou­vent, nous envi­sa­gions dans nos dis­cours une sorte de monde idéal où les contraintes et les limites de l’action ne sont pas prises en compte. « Qui ose­rait prê­cher sur les com­pro­mis néces­saires, les accom­mo­de­ments inévi­tables, le vécu de nos propres imper­fec­tions ?

Le monde pécheur selon l’AT

L’Ancien Tes­ta­ment est cer­tai­ne­ment la par­tie de la Bible où l’on touche du doigt la réa­lité du monde pécheur et de ses limites. Dieu s’est révélé dans l’histoire, et tout l’AT nous montre com­bien le pro­jet de Dieu doit faire face, constam­ment, aux oppo­si­tions et aux limites que lui impose le monde pécheur. Le NT, aussi, affirme la réa­lité du péché, uni­ver­sel. Mais l’AT, en plus, nous décrit cette réa­lité, nous y fait entrer par des récits. Il nous plonge au cœur du com­bat avec les pro­phètes. Il nous fait sai­sir, de l’intérieur, l’opposition que l’on peut devoir affron­ter, par les prières des justes souf­frants. Impos­sible d’échapper à cette réa­lité d’un monde pécheur, en lisant l’AT. Il y a là un réa­lisme utile, parce qu’il nous rejoint vraiment.
Com­ment nous appa­raît ce « monde pécheur » ?
On peut bros­ser le tableau en quelques traits généraux.

 L’universalité du péché : l’AT sou­ligne qu’à par­tir du moment où le mal est entré dans le monde, lorsque l’homme a voulu s’émanciper de Dieu, le péché s’est répandu par­tout. Il pro­li­fère sur toute la terre, il s’insinue dans toutes les rela­tions. C’est ce que nous décrivent les cha­pitres 4 à 11 de la Genèse. Toutes les lignées humaines, tous les peuples, sans excep­tion, sont mar­qués par le mal. Cela ne veut pas dire qu’ils ne font « que » des mau­vaises choses. Mais le mal est là, par­tout, il peut sur­gir, par­tout, même au sein d’actions ou d’initiatives qui semblent bonnes et légi­times au départ.

 Les formes mul­tiples du péché : l’AT ne pré­sente pas « le » péché comme une « géné­ra­lité » un peu abs­traite. Il est décrit dans sa réa­lité concrète. Vivre dans un monde pécheur, c’est ren­con­trer le péché sous de mul­tiples formes. Il y a les formes les plus dures : vio­lence, oppres­sion, injus­tice, tra­hi­son. Il y a celles que l’on rejette, spon­ta­né­ment : l’atteinte aux faibles, l’exploitation du mal­heur, de la vul­né­ra­bi­lité. Il y a celles que l’on cajole, que l’on uti­lise, pour arri­ver à ses fins : men­songe, trom­pe­rie, la ruse, la fraude. Il y a celles qui engendrent des oppo­si­tions fron­tales : la haine, la ven­geance, le mépris, les riva­li­tés, la volonté de sur­pas­ser à tout prix. Il y a celles qui fraient leur che­min bien plus insi­dieu­se­ment : la ruse, les mau­vais des­seins, l’amertume. Il y a celles où le mal se dévoile, il y a celles où il uti­lise le bien, ou prend des formes res­pec­tables, ou attrayantes. Il y a celles qui s’opposent ouver­te­ment à Dieu, il y a celles qui sapent la vie selon Dieu de manière bien plus subtile.

Les « bas­tions » du péché : le péché est uni­ver­sel, et sous de mul­tiples formes, mais n’agit pas uni­for­mé­ment. Il a ses « bas­tions », ses foyers pri­vi­lé­giés, ses canaux, ses réseaux : on y est confronté en essayant de vivre selon Dieu dans le monde. Le pre­mier bas­tion, c’est le cœur humain, le « centre » de nos réflexions, de nos déci­sions, de nos actions : « Prends garde à ton cœur » (Dt 4 :9 ; 8 :14,17 ; 15 :9). Un autre bas­tion, c’est le pou­voir : (i) pour défendre ou pour étendre une posi­tion pri­vi­lé­giée, on est par­fois prêt à tout ; (ii) plus on a de moyens, plus on a de sol­li­ci­ta­tions vers le mal : « l’homme pèche tant qu’il peut », c’est un adage qui résume bien ce qu’illustre lar­ge­ment l’AT (cf l’exemple des rois et de leurs éga­re­ments, mais aussi Dt 8 :14–17 en ver­sion très com­mune) ; (iii) le pou­voir centre sur soi, et donne les moyens d’être cen­tré sur soi. L’AT nous invite à être très lucides sur cet aspect du mal : les pro­phètes reprennent sou­vent les chefs, les prêtres, les rois, les juges pour leurs abus de pou­voir, et leurs injus­tices aux lourdes consé­quences (Jr 2 :8 ; 22 :13–16 ; cf aussi Hab 1 :11 -> conquête et dévas­ta­tion : « sa force, voilà son Dieu »). Un autre bas­tion, c’est la richesse : pas en elle-même, il faut le sou­li­gner, mais lorsqu’elle conduit à « éle­ver son cœur » (Ez 28 :4–6, roi de Tyr), ou lorsqu’elle conduit à oppri­mer (Amos 3 :10 -> palais où l’on entasse la vio­lence et le ravage, cf 4 :1, grandes dames de Sama­rie = « vaches de Basan »). Il existe d’autres foyers : les foyers reli­gieux, avec des cultes très attrac­tifs pour détour­ner de Dieu (Baals mêlaient l’attrait de la sexua­lité et les pro­messes de la réus­site et de la fécon­dité). On peut aussi signa­ler le détour­ne­ment des ins­ti­tu­tions (jus­tice), par la cor­rup­tion ou en vue de l’oppression. La par­ti­cu­la­rité de ces « foyers », c’est qu’ils sont comme des relais, à par­tir duquel le mal trouve un élan nou­veau, ou des réseaux nou­veaux. Cer­tains d’entre eux engendrent aussi des struc­tures par les­quelles le mal est comme « imposé » sur tout un groupe, ou grâce aux­quelles il « fait la loi » (cf Hab 1 :3–4)

La ligne de par­tage : l’AT éta­blit des dis­tinc­tions claires entre « le juste » et le « méchant » (cf Ps 37 ; Pro­verbes), le « sage » et « l’insensé, « l’homme droit » et le « méchant » (Prov). Les dis­tinc­tions sont claires, mais elles ne font jamais une ligne de par­tage « les autres » qui seraient pécheurs et moi qui serais indemne du péché. Le péché le plus sou­vent dénoncé est celui du peuple de Dieu : « Nous avons péché » (Neh 9 :33). Cer­tains pro­phètes veillent même à mettre exac­te­ment sur un même pied Israël et ses voi­sins : l’ouverture de la pro­phé­tie d’Amos est magis­trale à cet égard, avec un juge­ment tour­noyant de tous les voi­sins d’Israël (Damas, Gaza, Tyr, Edom, Ammo­nites, Moab), qui abou­tit ensuite comme un cyclone à « Juda », « Israël ». Ézé­chiel va jusqu’à com­pa­rer Jéru­sa­lem et Sodome, avec ces mots ter­ribles : « Sodome, ta sœur, et ses filles n’ont pas fait ce que vous avez fait, toi et tes filles » (Ez 16 :48). Par­ler ainsi, ce n’est pas une façon de tout rela­ti­vi­ser, et de dire que, fina­le­ment, on ne peut pas faire de dif­fé­rence entre les uns et les autres. C’est plu­tôt une invi­ta­tion à l’humilité et à la vigi­lance : le péché que je vois dans le monde n’est pas juste le miroir de l’autre, c’est aussi un miroir de moi-même. Je ne peux regar­der per­sonne de haut. La fra­gi­lité que je vois en l’autre m’invite à être vigi­lant quant à moi-même. Autre­ment dit : « Je par­ti­cipe au monde pécheur dans lequel je vis ».

 La « vanité », effet du péché : le monde mar­qué par le péché est un monde blessé, courbé, où l’on ne peut pas tout redres­ser. Je cite ici le constat que fait l’Ecclésiaste (1 :15) : « Ce qui est courbé ne peut être redressé, ce qui manque ne peut être compté ». Il y a une bles­sure, pro­fonde : « ce qui est courbé », « ce qui manque ». C’est désor­mais ins­crit dans la réa­lité du monde, à cause du péché. Il est impor­tant de rap­pe­ler que la chute a eu plu­sieurs consé­quences : elle entraine la sépa­ra­tion d’avec Dieu, la rup­ture de la rela­tion – il faut la rédemp­tion, le salut à l’initiative de Dieu, pour renouer ce lien ; il y a toutes les rup­tures dans nos rela­tions humaines ; mais la chute a aussi intro­duit la « vanité » dans le monde (Eccl, Rm 8). La « vanité » ce n’est pas la van­tar­dise, mais ce qui est « vain », qui n’a pas vrai­ment de sens. La créa­tion a été « sou­mise à la vanité » : (i) la mort vient arrê­ter ce qui était en mou­ve­ment, elle fige ce qui était inachevé, elle efface la mémoire de ce qui a été. (ii) le mal a des consé­quences que l’on ne peut pas tou­jours rat­tra­per ; (iii) les efforts de toute une vie peuvent être anéan­tis en un ins­tant, par un évé­ne­ment, ou un retour­ne­ment de situa­tion. Tout n’aboutit pas. Il n’y a pas de « happy end » à tout. Cela engendre de la frus­tra­tion, de la dou­leur. De l’incertitude, aussi, quand il nous faut agir, entre­prendre. Il faut y voir, cer­tai­ne­ment, une dis­po­si­tion du Sei­gneur pour évi­ter que l’homme ne triomphe dans son auto­no­mie : nous sommes rap­pe­lés à nos limites, notre insuf­fi­sance, notre besoin de Dieu, notre dépen­dance de lui. Vivre dans un monde pécheur, c’est aussi faire face à cet aspect de notre condi­tion humaine (Ecclésiaste).

Les fondements de l’action dans le monde pécheur

Qu’est-ce qui per­met d’agir dans un monde marqué, flé­tri par le péché ?
Et quelles sont les bases pour agir « selon Dieu », plutôt que de vivre en essayant simplement de tirer son épingle du jeu, chacun à sa façon ?

La réalité de la création

L’AT nous pré­sente la créa­tion comme un lieu mar­qué par l’ordre, la struc­ture et la régu­la­rité. Nous vivons dans un cos­mos et non dans un chaos. Cette sta­bi­lité demeure mal­gré les désordres du péché.
Esaïe 45:18 : Car ainsi parle le SEIGNEUR, celui qui crée le ciel, lui, le Dieu qui façonne la terre et la forme, lui qui l’affermit, qui ne l’a pas créée chaos, mais qui l’a façon­née pour qu’elle soit habi­tée : Je suis le SEIGNEUR (YHWH), et il n’y en a pas d’autre.

La suite du pas­sage est inté­res­sante : le Sei­gneur tire une consé­quence de cette affir­ma­tion. Parce qu’il n’est pas le Dieu du chaos, mais de l’ordre qui fait vivre, il nous invite à nous ali­gner sur sa Parole, sur ce qui est droit et juste.
Es 45 :19 « Ce n’est pas en cachette que j’ai parlé, dans un lieu téné­breux de la terre.  Je n’ai pas dit aux des­cen­dants de Jacob : Cherchez-moi dans le chaos ! » Moi, le SEIGNEUR (YHWH), je dis ce qui est juste, je pro­clame ce qui est droit.
Nous pou­vons avoir l’impression que nous construi­sons « notre monde », par la culture, la tech­nique, nos choix de vie et de société. Mais quelle que soit cette culture, quels que soient ces choix de vie, nous vivons dans le monde donné par Dieu, dans le cadre fixé par lui, selon des lois éta­blies par lui.

Nous sommes ainsi en situa­tion de dépen­dance, nous sommes rede­vables au Sei­gneur. Cela fonde une res­pon­sa­bi­lité : il n’est pas arbi­traire que le Sei­gneur nous demande de vivre selon la parole, selon l’expression de sa volonté.
Mais nous sommes aussi, d’une cer­taine façon, affer­mis et éta­blis, dans ce cadre qui nous est donné, et main­tenu par le Sei­gneur. C’est ce que rap­pelle l’alliance que Dieu a faite avec Noé. Le déluge avait mon­tré que le Sei­gneur pou­vait, pour juger le monde pécheur, faire sur­ve­nir le chaos. Il suf­fi­sait de peu pour tout anéan­tir. Mais le Sei­gneur, après le déluge, a pro­mis de main­te­nir les équi­libres de sa créa­tion, « tant que la terre durera ».
Genèse 8:22 : Tant que la terre subsistera, les semailles et la mois­son, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas.

La réa­lité de la providence

Nous tou­chons ici à une autre action du Sei­gneur, sa pro­vi­dence. Il « pour­voit », il veille aux équi­libres qui conti­nuent à rendre la vie pos­sible. On peut vivre en ayant confiance dans ces équi­libres. Je peux tra­vailler, me cou­cher, et avoir confiance que le soleil sera au rendez-vous le len­de­main. Le pilote d’un avion peut cher­cher à connaître par­fai­te­ment ses appa­reils de mesure, pour offrir la meilleure sécu­rité à ses pas­sa­gers, parce qu’il sait que les lois de la pesan­teur et de la den­sité des maté­riaux ne chan­ge­ront pas d’un jour sur l’autre. La vie dans ce monde repose sur un fon­de­ment sûr et régu­lier, qui est main­tenu par la pro­vi­dence de Dieu.

Par rap­pro­che­ment, cela donne aussi un fon­de­ment pour agir dans le monde. La pro­vi­dence de Dieu, sa façon de veiller sur sa créa­tion, nous per­met aussi d’attendre de lui qu’il veille sur nous, et qu’il donne de la consis­tance à ce qui est fait selon lui, selon sa volonté. Plu­sieurs textes de l’AT vont dans ce sens.
Esaïe 40:28 : Ne le sais-tu pas ? Ne l’as-tu pas entendu ?
C’est le SEIGNEUR (YHWH), le Dieu de péren­nité, qui crée les extré­mi­tés de la terre; Il ne s’épuise ni ne se fatigue; Son intel­li­gence est insondable. 40:29 Il donne de la force à celui qui est épuisé et Il aug­mente la vigueur de celui qui est à bout de ressources.
Sopho­nie 3 : 3–5 : mêle la des­crip­tion d’une société mar­quée par le péché et celle de l’action de Dieu qui chaque matin renou­velle sa pré­sence et sa justice. Le livre des Pro­verbes sou­ligne à bien des reprises que Dieu veille sur la voie de ceux qui font le bien, tout comme il veille sur sa créa­tion, dans sa pro­vi­dence. C’est tout le lan­gage qui invite à comp­ter sur la valeur du bien, des bonnes attitudes.

Prov 2 :7 : Le Sei­gneur tient en réserve des res­sources pour les gens droits, un bou­clier pour ceux qui suivent la voie de l’intégrité; 2:8 pour pré­ser­ver les sen­tiers de l’équité et gar­der la voie de ses fidèles.
Prov 4:10–11, 18–19 : Écoute, mon fils, et reçois mes paroles; et les années de ta vie se multiplieront.
Je te montre la voie de la sagesse, je te conduis dans les sen­tiers de la droiture.
Si tu marches, ton pas ne sera point gêné; et si tu cours, tu ne chan­cel­le­ras point.
Retiens l’instruction, ne t’en des­sai­sis pas; Garde-la, car elle est ta vie. 4 :18 Le sen­tier des justes est comme la lumière resplendissante, Dont l’éclat va crois­sant jusqu’au milieu du jour.
La voie des méchants est comme les ténèbres; Ils n’aperçoivent pas ce qui les fera tomber.

Prov 10 :9 : Celui qui suit la voie de l’intégrité marche en sécurité ; celui qui prend des voies tor­tueuses sera découvert.
Il y a là une confiance qui est affir­mée, qui res­semble à la confiance que l’on a dans l’ordre que le Sei­gneur main­tient dans sa créa­tion. Certes, ce n’est pas tou­jours que la voie du juste est comme la lumière du jour qui se lève, alors que la voie de ceux qui vivent sans Dieu est comme les ténèbres. Il y a le jeu des actions humaines, des inter­ac­tions de toutes sortes. Mais glo­ba­le­ment, il y a cette ligne, sur laquelle on peut comp­ter, et qui fonde l’action bonne dans le monde. Une atti­tude bonne doit pro­duire de bons effets : on peut comp­ter là-dessus. C’est sur cette base que le livre des Pro­verbes nous invite à réflé­chir à nos actions, à leurs fruits. « Celui qui garde l’instruction prend le che­min de la vie ; celui qui oublie les aver­tis­se­ments s’égare » (10 :17)  Dire cela, c’est se fon­der sur un ordre glo­bal (cer­tains : « ordre moral », « uni­vers moral »). Il vaut mieux dire que c’est un effet de la pro­vi­dence de Dieu dans le monde pécheur : il veille, il veillera à ce que le bien porte ses fruits.
Il nous faut nous res­sour­cer à cette réa­lité, lorsque nous vivons, par­fois, des moments trou­blés. C’est assez sem­blable à notre besoin, régu­liè­re­ment, de nous res­sour­cer dans la nature. Cf expé­rience perso de la lec­ture des Proverbes.

L’œuvre de la rédemption

La troi­sième base pour laquelle conti­nuer à agir selon Dieu dans le monde pécheur est le pro­jet de salut que le Sei­gneur a com­mencé à mettre en œuvre.
L’AT rap­pelle constam­ment, et c’est un repère, l’action de Dieu envers son peuple (Abra­ham, Exode, David).
 Il sou­ligne que cette action n’est pas sim­ple­ment pas­sée, mais qu’elle est riche de pro­messes. C’est une alliance dans laquelle le Sei­gneur s’engage et engage l’avenir.
 C’est à cause de cette œuvre de salut, et de ses pro­messes, que l’on tient bon dans l’adversité, que l’on espère mal­gré les réa­li­tés contraires, que l’on agit selon Dieu pour res­pec­ter son alliance.
Un bel exemple est celui de Daniel, en exil à Baby­lone. Il reste droit, il agit fidè­le­ment envers Dieu, il assume des res­pon­sa­bi­li­tés impor­tantes au sein d’un monde pécheur.

Qu’est-ce qui le porte ? Il y a sa rela­tion per­son­nelle avec Dieu, son appui sur les paroles don­nées par le Sei­gneur (Dn 9 :2), son espé­rance en Dieu : il prie chaque jour les fenêtres tour­nées vers Jéru­sa­lem (Dn 6) ; sur la ligne géné­rale, au cœur du mes­sage de Daniel, il y a sa foi que le Sei­gneur est le sou­ve­rain sur tous les royaumes de la terre (2 :21, 37 -> témoi­gnage à Nebu­cad­net­sar, 2 :44 -> un royaume qui ne sera jamais détruit).
On peut aussi citer le pro­phète Haba­quq. Il crie à Dieu face à toutes les injus­tices qu’il voit autour de lui (1 :3–4). Le Sei­gneur lui répond par la pro­messe de son inter­ven­tion, et en lui deman­dant d’avoir confiance en cette promesse.
Hab 2:2 L’Éternel m’adressa la parole, et il dit: Écris la pro­phé­tie ; Grave-la sur des tables,
Afin qu’on la lise couramment. 2:3 Car c’est une pro­phé­tie dont le temps est déjà fixé,
Elle marche vers son terme, et elle ne men­tira pas; Si elle tarde, attends-la, Car elle s’accomplira, elle s’accomplira certainement.

2:4 Voici, son âme s’est enflée, elle n’est pas droite en lui; Mais le juste vivra par sa foi.
C’est l’une des expres­sions fortes de l’AT sur ce qui per­met de vivre selon Dieu dans un monde pécheur. Le mal est là. La pro­messe de Dieu aussi. Elle n’est pas une vague conso­la­tion : elle est en marche, vers son accom­plis­se­ment. Dieu est en train d’agir, et garan­tit que ce qu’il a annoncé abou­tira. Le juste vit par sa foi… sa foi confiance… sa foi fidèle.

Le juge­ment de Dieu sur toute chose

Cela peut paraître éton­nant de lis­ter le juge­ment comme l’une des forces pour bien vivre dans un monde pécheur. Mais c’est une vérité impor­tante à rap­pe­ler face aux réa­li­tés par­fois tel­le­ment mêlées, tel­le­ment tor­dues, que l’on découvre, à cause du péché dans le monde. C’est l’Ecclésiaste, qui nous le rap­pelle, lui qui a si bien reconnu et inté­gré la com­plexité du monde.
Eccl 3:16 Voici encore ce que j’ai vu sous le soleil : à la place du droit, là est la méchan­ceté, à la place de la jus­tice, là est la méchanceté.
3:17 Je me suis dit : Dieu jugera le juste et le méchant, car il y a un temps pour chaque chose et un lieu pour chaque œuvre.

Pour­quoi ce rap­pel du juge­ment ?
Ce n’est pas un désir secret de voir les méchants être punis. Ce n’est pas non plus une vision où l’on attend du juge­ment de Dieu qu’il nous accorde le salut selon nos « mérites ». L’importance de la pers­pec­tive du juge­ment, au sein d’un monde com­plè­te­ment trou­blé, c’est de rap­pe­ler la dis­tinc­tion entre le bien et le mal, et de rap­pe­ler que Dieu est le garant du bien. C’est ce qui fonde la res­pon­sa­bi­lité morale (cf Eccl 11 :9–10, « Jeune homme…). C’est ce qui per­met de s’accrocher à ce qui est juste, droit. Plu­tôt qu’à navi­guer selon les circonstances.
Résumé :
Il y a donc des fon­de­ments pour « bien vivre sa vie », même au sein d’un monde pécheur : la créa­tion, solide et stable, qui porte tout ; la pro­vi­dence de Dieu qui veille aux équi­libres ; le plan de Dieu, son pro­jet, en lequel nous croyons ; le juge­ment final, qui rap­pelle que Dieu fera triom­pher le bien, et sépa­rera la paille et le grain.

Com­ment vivre selon Dieu dans un monde pécheur ?
La ques­tion est vaste. Je ne par­le­rai pas des « res­sources » pour vivre selon Dieu. Mais je sélec­tionne quelques repères.
Le premier repère concerne nos attitudes


Humi­lité et loyauté
Nous avons rap­pelé tout à l’heure que le peuple de Dieu, dans l’AT, n’avait pas à faire le fier, ni à se poser en don­neur de leçons. Il était, lui aussi, pécheur, tout comme les nations qui l’entourait. Il en est de même pour nous. C’est parce que « Dieu nous a aimés » que nous lui appar­te­nons, et non à cause de ce que nous sommes, ou pou­vons pro­duire, face aux autres, ou en mieux que les autres. C’est donc « hum­ble­ment » qu’il nous faut vivre dans le monde pécheur : (i) sans pré­ten­tion, sans esprit de supé­rio­rité par rap­port aux autres ; (ii) dans la dépen­dance, avec vigi­lance et appli­ca­tion par rap­port au Sei­gneur. Nous avons besoin de lui. Cf Michée 6 :8.
Mais cette humi­lité ne doit pas signi­fier « man­quer de consis­tance » : nous avons une loyauté à pré­ser­ver au sein du monde pécheur, la loyauté envers le Sei­gneur qui nous a aimés, qui nous sou­tient, nous accom­pagne. Le mot à rete­nir, ici, est la parole du Psaume 73, la parole d’un homme trou­blé par le suc­cès des méchants. « Si je disais : je veux par­ler comme eux, je tra­hi­rais… » (73 :15). Nous avons une loyauté à pré­ser­ver. Envers le Sei­gneur. C’est ce qui donne le vrai sens des choses : c’est « pour lui ». (# pour nous, notre bon­heur, cf Job).
Le deuxième repère concerne les direc­tives… la source des ins­truc­tions pour cette vie..

La Parole dans toute sa richesse
 J’aurais pu inti­tu­ler ce para­graphe « l’axe Ps 119 ».
Le Ps 119 est le plus long chapitre de la Bible C’est un Ps qui célèbre la valeur de la « loi de Dieu », de ses « instructions » pour notre vie. Le manuel de vie pour nous, dans un monde pécheur, c’est cette instruction. Mais j’ai pré­cisé : « dans toute sa richesse ». Je m’explique. Je ren­voie ici aux trois par­ties qui com­posent l’AT.
 La loi : le mot thora ne veut pas dire, « loi » imposée d’en-haut. Le mot signi­fie : « ins­truc­tion, direc­tion ». Cela rap­pelle son but : nous for­mer, nous équi­per, nous apprendre, nous don­ner des res­sources, pour bien vivre, selon Dieu et pour notre bon­heur. Rap­pel que nous avons besoin de plus que d’être « cadrés » : besoin d’être for­més, ins­truits, pour pou­voir nous diri­ger à cette lumière (+ appren­tis­sage, qui inclut le temps et les essais).
 les pro­phètes : c’est la parole don­née par les « porte-parole » du Sei­gneur, dans les cir­cons­tances diverses du peuple de Dieu. Une parole qui est aussi ren­contre. Besoin que la Parole de Dieu soit une « ren­contre » avec le Sei­gneur. Une rela­tion où nous nous ouvrons à lui. Où il peut nous « rap­pe­ler » ce dont nous avons besoin, nous « équi­per » pour ce qu’il nous faut affron­ter, nous encou­ra­ger ou nous reprendre, ou nous boos­ter un peu.
Les Écrits : la lit­té­ra­ture de piété et de sagesse. C’est la parole de Dieu « dont nous avons fait notre miel ». Qui devient une par­tie de nous. Elle ali­mente notre prière. Nous la médi­tons, nous cher­chons à dis­cer­ner sa sagesse, nous nous l’approprions, pour qu’elle devienne par­tie inté­grante de nos valeurs.  Besoin de ces trois aspects (+ à la lumière de Jésus, qui « accom­plit la loi et les pro­phètes », et forts de toutes les assu­rances et moti­va­tions qui jaillissent de son œuvre).
Le troisième repère pour « vivre dans un monde pécheur » concerne la com­plexité des choses…


Des questions et des ancrages
 L’AT ne cache pas qu’il y a des questions difficiles lorsque l’on veut vivre selon Dieu. L’une des dif­fi­cul­tés ren­con­trées est celle du suc­cès et du bon­heur des méchants, de ceux qui vivent sans Dieu. Ils ont l’air tel­le­ment épa­nouis ! Il semble que tout leur réus­sit. Alors qu’ils se moquent bien de Dieu… Et beau­coup vont vers eux ! En face, la fidé­lité à Dieu n’apporte pas tou­jours la faci­lité, ni l’épanouissement. Il y a même des moments où c’est car­ré­ment dif­fi­cile. Voilà la pro­blé­ma­tique du Ps 73. Face à cette dif­fi­culté, il a fallu cher­cher, puis trou­ver, un ancrage plus pro­fond qui per­mette de dépas­ser le simple jeu de miroirs entre le bon­heur des méchants et les dif­fi­cul­tés de celui qui veut mar­cher avec Dieu. Il semble qu’il y a eu un temps de ques­tion­ne­ment, sans réponse (« j’ai failli glis­ser », 73 :2) : cela peut nous arri­ver, et cela nous arri­vera, c’est nor­mal. Il y a eu un moment, où les choses ont pu s’ordonner : 73 :13 : « entré dans les sanc­tuaires de Dieu (temple ? prière ?), et consi­déré le sort final des méchants ». A par­tir de là, tout a pu s’ordonner. Et, regard neuf, entre autres, sur un « bon­heur » au cœur même des cir­cons­tances dif­fi­ciles : Dieu est là, nous a pris par la main, nous conduira jusqu’à la gloire, nous soutiendra…

Vivre dans un monde pécheur, c’est affron­ter ce genre de ques­tions. Être désar­çonné par­fois. C’est cher­cher, prier, venir à Dieu avec nos ques­tions… c’est aussi les par­ta­ger. Pour ensuite, trou­ver des fon­de­ments plus solides et plus apai­sés. C’est ce qui nous fait gran­dir. Mieux que dans une tour d’ivoire !
Le qua­trième repère concerne les choix à faire, et les cri­tères à employer…


Des prin­cipes à faire siens
 Com­ment s’orienter dans un monde qui pro­pose tant de sol­li­ci­ta­tions, pas tou­jours hon­nêtes, ni tou­jours selon Dieu ? Cer­tains fonc­tionnent au gré de ce qui leur convient (« ça, je le sens, ça je le sens moins »).
Dif­fi­culté : sommes-nous bien sûrs de « sen­tir » les choses comme Dieu le veut ? Nous fai­sons par­tie du monde pécheur, et les exemples sont nom­breux où « suivre ce que l’on sen­tait » vou­lait dire « suivre le mau­vais pen­chant de son cœur ». D’autres cher­che­ront une « indi­ca­tion par­ti­cu­lière » à chaque déci­sion (parole, songe, signe) : cela fait par­tie des choses que Dieu peut don­ner, en réponse à une recherche sin­cère.

 Mais la ligne géné­rale de l’Écriture est bien plu­tôt que nous menions une vie res­pon­sable et adulte devant Dieu, en tenant compte des lumières qu’il nous a lais­sées dans sa Parole.
Il est inté­res­sant de voir com­ment cela fonc­tionne dans l’AT lui-même. Dieu avait donné la « Thora », son ins­truc­tion. Que font les prophètes ?
Disent-ils au peuple de Dieu : « Main­te­nant, tu dois prendre telle décision précise, au nom du Sei­gneur » ?  Non ! Ils rap­pellent les prin­cipes don­nés par la thora ! « A la loi et au témoi­gnage ! » (« Que l’équité coule comme un fleuve, et la jus­tice comme un tor­rent inta­ris­sable » (Am 5 :23).
On donne des prin­cipes de conduite, issus de la loi déjà don­née. Il faut ensuite trou­ver l’application dans la situa­tion que l’on vit : com­ment être équi­table, juste…

Cela, c’est la res­pon­sa­bi­lité de cha­cun, sous le regard de Dieu. Et les sages ne faut pas autre chose : ils rap­pellent les prin­cipes de vie don­nés par le Sei­gneur, ils les mettent en face de la vie, ils invitent à obser­ver, à s’approprier ces prin­cipes… Leur but : que ces prin­cipes soit inté­grés, deviennent une par­tie de nous-mêmes. De telle sorte qu’en réflé­chis­sant à la vie, nous les ayons immé­dia­te­ment dis­po­nibles, sans avoir à refaire tout le che­min. Cf « droi­ture » : assez clai­re­ment, cela oriente les choix de vie,  évite de se lan­cer dans cer­taines voies détour­nées, men­son­gères, sans avoir tout repen­ser. Cf Daniel.
Le cin­quième repère concerne le « choc des valeurs » qui peut survenir…


Une dif­fé­rence à assumer
 Lorsque Dieu a appelé Abra­ham, puis son peuple, du milieu des nations, il s’en est suivi un immense choc des valeurs. Car le Sei­gneur appe­lait à une orien­ta­tion, à des com­por­te­ments très dif­fé­rents de celui des autres nations. Il faut bien situer les choses : il ne s’agissait pas de culti­ver la dif­fé­rence pour la dif­fé­rence. Mais la dif­fé­rence là où les nations s’étaient écar­tées du Sei­gneur. La dif­fé­rence qui découle du fait que l’on marche selon le Seigneur.
Lévi­tique 20:23 : « Vous ne sui­vrez point les usages des nations que je vais chas­ser devant vous; car elles ont fait toutes ces choses, et je les ai en abomination. »
Deu­té­ro­nome 4:6 Vous les obser­ve­rez et vous les met­trez en pra­tique; car ce sera là votre sagesse et votre intel­li­gence aux yeux des peuples, qui enten­dront par­ler de toutes ces lois et qui diront: Cette grande nation est un peuple abso­lu­ment sage et intelligent!

On sait que, pour Israël, cette dif­fé­rence a été exi­geante. « Nous vou­lons être comme les autres nations ».
Le point sen­sible était l’idolâtrie : les divi­ni­tés païennes offraient des recours qui sem­blaient moins exi­geants. Mais l’éthique était aussi un point par­ti­cu­liè­re­ment sen­sible, d’autant que le Sei­gneur unis­sait le culte et la vie de tous les jours, alors que les autres nations les sépa­raient volon­tiers. Le com­bat des pro­phètes l’atteste. Il y avait, aussi, des points par­ti­cu­liè­re­ment mar­qués : le sab­bat, les inter­dits ali­men­taires. Très concrè­te­ment, une dif­fé­rence immense !
Vivre selon Dieu au milieu d’un monde pécheur crée, imman­qua­ble­ment, une dif­fé­rence. Nous allons vivre et nous com­por­ter dif­fé­rem­ment, à cer­tains endroits. En soi, cela n’est pas une dif­fi­culté insur­mon­table… la diver­sité fait par­tie de la vie. Mais on sait que la ten­dance à l’assimilation est par­fois plus forte : on veut « être pareils ».
Il arrive que ces dif­fé­rences créent des dis­tances. Plu­sieurs psaumes parlent des « enne­mis », et cer­tains chré­tiens s’approprient ces textes à pro­pos de leur vie dans un monde pécheur. Atten­tion, soyons pru­dents ! Sou­vent, les « enne­mis » dans les Psaumes ne le sont pas pour des rai­sons de fidé­lité à Dieu, mais pour des rai­sons de riva­lité, d’envie… au sein même du peuple de Dieu ! Nous devons veiller, à ne pas « pola­ri­ser » notre situa­tion, notre dif­fé­rence. S’il existe, incon­tes­ta­ble­ment, de vraies hos­ti­li­tés aux chré­tiens, ce n’est pas une géné­ra­li­sa­tion. Par contre, d’autres termes conviennent mieux pour par­ler des dis­tances que créent les dif­fé­rences : « orgueilleux, hau­tains, moqueurs »… Atti­tude de suf­fi­sance, de condescendance…

Mais l’Écriture témoigne aussi de la force et de l’impact que peut avoir une vie selon Dieu consé­quente. Sagesse, valeur sur la durée des prin­cipes que nous donne le Sei­gneur.
Exemple de Daniel, avec le sou­tien de Dieu en plus. Ici ou là, les Sages de l’AT puisent aussi dans la sagesse des nations : ils valo­risent des valeurs com­munes, tout en les inté­grant dans une pers­pec­tive en har­mo­nie avec leur foi.
Tout cela invite à une dif­fé­rence assu­mée. Sans ghet­toï­sa­tion.
En sachant pour­quoi, et pour qui on agit. Dans la confiance que ces valeurs sont bonnes, « abso­lu­ment sages ».
Der­nier repère concerne le « pos­sible » dans le monde mar­qué par la chute…


Les limites qui demeurent
 Il ne nous faut jamais oublier, l’Ecclésiaste nous le rap­pelle, que nous vivons dans le monde mar­qué par la chute et ses conséquences. En tant que croyants, nous ne sommes pas soustraits à tous les aspects de ces conséquences du mal. Certaines de nos tentatives n’aboutissent pas. Si glo­ba­le­ment Dieu donne sens à notre vie, tout n’y est pas unifié : il y a des ruptures, il y a manques, des frustrations, tout comme il y a des joies, des réussites, des bénédictions. Nous sommes invités à l’assumer, sereinement, humblement. En recueillant les signes de la grâce et de la pré­sence de Dieu semés au cœur de ces limites.

Dans ce monde mar­qué par le péché, on ne peut pas toujours aller tout au bout de ce que l’on reconnaît comme bien, ou juste. Pour nous-mêmes, il nous faut aller le plus loin possible. Mais quand d’autres sont impliqués, il faut savoir aller « aussi loin que possible ». Vivre dans un monde pécheur, c’est aussi, parfois, savoir trouver le meilleur compromis pos­sible. Quand le mal a tissé ses réseaux, parfois même, il ne reste plus que le choix du « moindre mal ».
La sagesse de Dieu nous invite à tenir compte de ces limites du possible.
Eccl 7 :16 : « Ne sois pas juste à l’excès, et ne te montre pas trop sage : pourquoi te détruirais-tu ? » 
 Juste à l’excès : humilité devant certaines limites…

« Trop sage » : ne pas reconnaître les limites de ce que tu peux appréhender…
La loi de Dieu elle-même, la Thora, a tenu compte de certaines limites, pour les encadrer, éviter de plus grands malheurs. La loi sur la « lettre de divorce » en est un exemple. Dieu ne veut pas la rupture de l’alliance du mariage. Mais quand les choses se passent malgré tout, il donne des garde fous, pour préserver les personnes, pour éviter de plus grands dégâts.

T.Huser

Source :  http://www.audedansdevous.fr/article-vivre-dans-un-monde-pecheur-102957396.html