Chers visiteurs de passage et amis lecteurs, je vous salue !

Apocalypse 1 : 8
"Je suis l'alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur, Celui QUI EST, et QUI ÉTAIT, et QUI SERA, le Tout-Puissant."

Alpha et Omega Première let dernière lettre de l’alphabet Grec. En réalité Jésus-Christ qui parlait le plus souvent en Araméen n’a jamais dit en Apocalypse 1 : 8, 21 : 6 et 22 :13 je suis l’Alpha et l’Oméga car il serait étonnant que Dieu dans son ciel de gloire parle dans la langue des idolâtres. En réalité le Christ a plus certainement dit à Jean, je suis l’Aleph et le Thaw, lettres qui ont une signification beaucoup plus riche. Aleph représente symboliquement (le premier, le maître et un taureau) et le Thaw représente symboliquement (une marque, un signe, une croix). Christ a donc dit : « je suis le premier et le dernier, mais aussi je suis le maître qui est mort sur la croix qui est le signe de votre délivrance ». C’est quand même beaucoup plus beau !


Que la grâce et la paix du Seigneur soient avec nous et avec nos esprits, dans le Nom de Jésus, amen !
Je me présente dans la rubrique : "Qui suis-je ?"
Je vous souhaite le meilleur pour aujourd'hui et demain. Que vous puissiez rencontrer Jésus et être sauvés est mon souhait pour vos vies. Que Dieu Vous Bénisse.

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En 2010, vous trouverez un espace pour vos PRIERES chaque mois, que vous pourrez utiliser toutes les années qui suivront, mois par mois, selon le moment où vous souhaiterez déposer vos prières.

En 2010, j'ai déposé chaque semaine des VERSETS à méditer que vous pouvez encore étudier les années suivantes aussi, car ce sont les enseignements de la parole vivante pour tous les jours !

Pour les années suivantes, je n'ai pas repris ces rubriques, car vous pouvez les retrouver dans le menu des archives pour vos besoins.

Je continuerai à éditer des messages d'édification, d'exhortation, sur l'occultisme, la fin des temps, etc.

Je vous bénis, à bientôt au fil des articles à suivre...
Votre dévouée en Christ, Flo.

dimanche 25 novembre 2012

Vrai réveil ou apostasie ? (2eme partie)

Article d'Alan Morrison – (Deuxième partie)


Source http://www.diakrisis.org/true_revival.htm
Article traduit par Henri Viaud-Murat, publié autrefois sur le site Internet paroledevie.org (site fermé depuis Août 2007).



Je voudrais à présent aborder la deuxième partie de mon exposé :

  1. De quelle manière étaient traités les phénomènes physiques et émotionnels, dans l'histoire des vrais réveils ?
Il est très important que nous nous attaquions à cette difficulté. Nous découvrirons de quelle manière on a pu aborder ce problème au cours des grands réveils qui se sont produits aux Etats-Unis, en particulier au cours du Deuxième Grand Réveil. Nous verrons que la façon dont on a pu traiter ces phénomènes a entraîné des répercussions sur la situation que nous vivons aujourd'hui. C'est pour cette raison qu'il est si important de bien comprendre l'histoire de l'Eglise. Quand certains étudient les authentiques réveils du passé, et qu'ils s'aperçoivent que ces réveils ont pu connaître des manifestations identiques à celles d'aujourd'hui, ils s'arrêtent là, et disent : "C'est bon ! Tout ce qu'il nous faut pour avoir un réveil, ce sont des manifestations physiques !" Mais il faut savoir que les authentiques hommes de Dieu étaient préoccupés par ces phénomènes. Ils ont fait beaucoup d'efforts pour tenter de les comprendre. D'un côté, ils ne voulaient pas aboutir à une conclusion hâtive, et affirmer que tous ces phénomènes étaient provoqués par le diable. Nous devons nous aussi veiller à ne pas tomber dans ce travers. Mais, d'un autre côté, ils étaient très conscients des dégâts que pouvaient causer au réveil de telles choses, s'ils leur accordaient trop d'importance, ou si ces choses étaient considérées comme essentielles, comme cela a fini par se produire de plus en plus.

Pour répondre à notre question, j'attire donc votre attention sur deux choses principales, que nous devons bien comprendre. En premier lieu, sur le fait que la progression des réveils a été très influencée par ceux qui les dirigeaient. En second lieu, sur le fait que les réveils devraient toujours être supervisés par des anciens qui ont du discernement, et qui sont vraiment des hommes de Dieu.

  1. La progression des réveils a été très influencée par ceux qui les dirigeaient.
Les hommes de Dieu du passé avaient compris que la présence de ces phénomènes, leur progression, et l'importance de leur manifestation, dépendaient beaucoup de la manière dont les responsables conduisaient les réunions et les services. En fait, on avait directement associé le développement de ces manifestations à la manière dont les dirigeants les traitaient. Par exemple, John Wesley encourageait ces phénomènes, et croyait qu'ils représentaient la preuve indiscutable de la présence de Dieu. Mais son frère Charles était beaucoup plus prudent, et décourageait souvent ces manifestations. Quant à George Whitfield, il a fortement critiqué le fait que John Wesley laissait ces phénomènes se produire. Voici un extrait d'une lettre qu'il a écrite à John Wesley :

"Je ne crois pas qu'il soit juste que vous donniez autant d'encouragements à laisser se produire ces convulsions chez ceux qui vous écoutent. Si j'agissais comme vous, je ne compterais plus le nombre de ceux qui crieraient ainsi chaque soir ! Mais je crois que c'est le diable qui s'interpose. Je crois que votre position encouragerait les prophètes français ! Cela écarte les gens de la Parole écrite, pour les encourager à dépendre des visions, des convulsions, etc…, plus que des promesses et les préceptes de l'Evangile".

N'est-ce pas une sage déclaration ? Quand vous lisez cette lettre de Whitfield, vous réalisez à quel point les gens ont besoin d'entendre aujourd'hui ces paroles. Nous croyons aussi que le fait d'encourager les gens à manifester de tels phénomènes va les éloigner de la Parole de Dieu écrite, pour les pousser à dépendre de leurs visions et de leurs convulsions, plus que des promesses et des préceptes de l'Evangile. Rappelez-vous qu'un vrai réveil doit témoigner du succès de la prédication de l'Evangile. C'est de cela dont nous parlons ici. Nous savons que lorsque les gens sortent des réunions de "réveil" aujourd'hui, ils ne pensent pas que la prédication du message de l'Evangile a réussi à transformer leur vie, en particulier le message du sacrifice expiatoire de Jésus-Christ pour leur péché. Tout ce qui les intéresse, ce sont les phénomènes.

En ce qui concerne Whitfield, quand certaines personnes ont commencé à tomber en écoutant ses prédications, John Wesley se sentit sur la lune, croyant que cela ferait changer d'avis Whitfield. Mais il n'en fut rien ! Lorsque Whitfield assista à ces mêmes manifestations en 1740, en Pennsylvanie et dans le New Jersey, il les attribua à une influence démoniaque. Il écrivit ceci le 19 mai 1740, alors qu'il se trouvait à Reedy Island : "A présent, Satan commence à jeter beaucoup de personnes dans des attaques et des convulsions". Un jour qu'une assemblée commençait à dépasser les limites, Whitfield entra précipitamment dans la salle, frappa du pied au sol, et s'écria : "Que signifie ce tumulte et tout ce désordre ?" Aussitôt, l'auditoire se calma. Toute l'assemblée se calma instantanément ! Il ajouta alors : "Mes chers enfants, vous ressemblez à des petits poussins qui viennent d'éclore !" Il leur expliqua qu'ils avaient encore des coquilles sur les yeux, et qu'ils ne pouvaient pas voir ce qu'ils faisaient, parce que ces coquilles les aveuglaient. Vous pouvez trouver tout cela dans la biographie de Whitfield.

Asahel Nettleton, lui aussi, surveillait toujours attentivement le déclenchement des phénomènes physiques et émotionnels, afin de ne pas les laisser se développer. Je vous lis ce passage :

"Asahel faisait tout ce qu'il pouvait pour conserver la pureté du réveil, et il arrêtait aussitôt tout ce qui ressemblait à du fanatisme, dans les réunions qu'il dirigeait. Parfois, certaines personnes s'évanouissaient, sous une puissante conviction de péché. Toutefois, il ne tolérait jamais les mouvements violents du corps, qui caractérisaient les réunions sous tente du Far West. Quand il prêchait, on n'entendait et l'on ne voyait personne hurler, grogner, se rouler à terre, frapper violemment des mains, gesticuler ou sauter en l'air. En outre, il n'accordait presque aucune importance aux visions, aux transes, aux réactions émotionnelles impulsives, et aux choses de ce genre. Il les considérait comme du fanatisme et de la séduction".

Pourtant, Asahel Nettleton fut l'un des principaux prédicateurs du Second Grand Réveil. Joseph Tracy parle avec beaucoup de justesse de la manière dont les responsables traitaient toute cette question des manifestations physiques, dans son livre intitulé : "The Great Awakening" (Le Grand Réveil). Il s'agit d'une histoire exhaustive des grands réveils qui se sont déroulés aux Etats-Unis. Il date du début du 20e siècle, et vient d'être réédité. Voici ce qu'il écrit :

"On ne doit accorder aucune attention à de telles manifestations corporelles. Elles traduisent un état nerveux, dans lequel les facultés mentales ne fonctionnent plus d'une manière correcte. Elles se produisent avec une vigueur de plus en plus grande, qui peut être variable selon les circonstances, mais qui accroît les risques d'erreur. De fortes espérances et de grandes craintes peuvent faire aboutir à de fausses conclusions. De vives impressions sur l'imagination peuvent être confondues avec de claires perceptions de la vérité. Ceux qui font partie des plus ignorants peuvent juger intéressantes ces manifestations corporelles, au point de leur faire confiance et de les rechercher, voire de finir par apprendre à les reproduire volontairement. La vraie religion peut ainsi être dégradée au niveau d'un simple système d'excitation nerveuse. Par conséquent, ces manifestations, bien qu'elles ne soient pas nécessairement la preuve qu'elles traduisent une œuvre mensongère, sont un signe qu'elles pourraient bientôt le devenir. Si on leur accorde la moindre importance, nous pouvons être certains que les fausses conversions vont se multiplier".

L'auteur ajoute :

"Parfois, ces manifestations se produisent quand la prédication fait appel avec une certaine force aux sentiments du cœur. On sait que certaines personnes se mettent parfois à crier involontairement, à tomber, à s'évanouir, ou à manifester des convulsions, quand elles éprouvent une grande joie ou un chagrin brutal, ou en apprenant l'arrivée inopinée ou la mort d'un ami. Lorsque des arguments spirituels touchent des gens ayant ce genre de dispositions, d'une manière forte et soudaine, ils produiront chez eux les mêmes effets. Si nous comprenons que de telles réactions ne sont que le résultat de nos faiblesses naturelles ou humaines, et si nous les traitons comme telles, elles ne produiront que peu d'inconvénients. Ces inconvénients resteront limités à la personne concernée, et peut-être à ses voisins immédiats. Mais si l'on accorde de l'importance à ces manifestations, et qu'on les cultive, elles vont provoquer des réactions de sympathie et d'imitation. Elles vont alors se développer comme le ferait, au sens strict, une maladie épidémique".

Tracy poursuit :

"De telles épidémies se sont produites à de nombreuses occasions, avec une vigueur variable. Mesmer, qui a découvert le magnétisme animal, réussissait à produire beaucoup de ces phénomènes, chez un grand nombre de ses patients".

Vous voyez que, même à son époque, Tracy était très conscient de l'influence de Mesmer. Il a écrit ces lignes à une époque qui n'était pas très éloignée de celle où Mesmer pratiquait sa méthode dans ses cliniques de "guérison par la foi". Il était conscient du fait que les phénomènes produits par Mesmer étaient semblables à ceux que nous voyons aujourd'hui. Voici ce qu'il a encore dit : "Vers la fin du grand réveil de 1740, ces manifestations commencèrent à se répandre comme une épidémie. Ces phénomènes étaient traités avec une indulgence excessive. Les ignorants saisirent donc l'occasion de les considérer comme faisant partie intégrante du réveil, ainsi que du processus naturel qui devait conduire leur âme au salut". Il ajoute : "Si l'on avait décidé de décourager ces manifestations d'une manière plus énergique, on aurait pu éviter de grands maux". Nous ne pourrions pas être plus en accord avec cette déclaration !

Un autre problème sérieux rencontré au cours du grand réveil des années 1740 fut la trop grande indulgence accordée par Jonathan Edwards à ces manifestations. Malheureusement, cela a fourni des arguments aux partisans des réveils du type de celui de Toronto, pour excuser ce qui se passe aujourd'hui. La semaine dernière, j'ai eu une conversation téléphonique avec le rédacteur en chef d'un magazine chrétien très connu. Il s'efforçait de me convaincre que ce qui se passe aujourd'hui était acceptable, parce que des gens du calibre de Jonathan Edwards n'avaient jamais réellement découragé ces phénomènes. Qu'en est-il exactement ? Il se peut que Jonathan Edwards ait fait preuve d'un certain manque de discernement dans ce domaine. Voici ce qu'écrit John Tracy à propos de Jonathan Edwards : "Il faut admettre que dans l'application de ces propres principes, il s'est montré trop indulgent envers ces manifestations corporelles". Tracy attribue cette réaction au fait qu'Edwards avait lui-même fait des expériences émotionnelles très intenses dans le domaine spirituel. Etant un homme mûr, il comprenait donc ces choses. Nous ne sommes pas qu'un paquet de chair et d'os. Nous sommes des créatures émotionnelles. Quand nous passons par certaines expériences, quand nous sommes convaincus de péché, nous pouvons très bien manifester certains phénomènes physiques. C'est ce qui est arrivé à Edwards. Mais il n'y avait pas que cette raison, comme Tracy le souligne avec justesse. Sarah, la propre femme de Jonathan Edwards, qu'il aimait beaucoup, a manifesté ces phénomènes avec une intensité certaine. Tracy pense, et je crois que c'est sans doute vrai, que cela a dû profondément influencer l'attitude d'Edwards.

Toutefois, il faut souligner le fait que jamais Edwards n'a affirmé que ces phénomènes étaient la preuve certaine que le Saint-Esprit était à l'œuvre. En fait, voici ce qu'il a lui-même dit, au cours d'un sermon prononcé en 1741 : "Les gens devraient s'efforcer de réfréner au maximum de telles manifestations, quand ils s'approchent du Seigneur pour L'adorer". Comment concilier cette déclaration avec ce qui se passe dans beaucoup de réunions aujourd'hui, où l'on doit parfois renoncer à la Sainte Cène, parce que la plupart des membres de l'assistance sont à terre, non pas par conviction de péché, mais en raison d'une transe ou d'un évanouissement artificiellement provoqués. Edwards a donc effectivement dit qu'il fallait "s'efforcer de réfréner au maximum de telles manifestations", quand on s'approche du Seigneur pour L'adorer.

Toutefois, Edwards s'est effectivement trompé quand il a dit, et je cite à nouveau Tracy, qu'il pensait que "ces phénomènes étaient probablement la preuve de la présence de Dieu et du succès de la prédication". Voici la conclusion d'ensemble de Tracy sur tout cela : "Une telle opinion, émise par un homme de la stature d'Edwards, ne pouvait manquer de produire un accroissement considérable de ces manifestations corporelles. Les prédicateurs les ont davantage recherchées, et de plus en plus de gens ont désiré s'y livrer. Tout cela a développé un état d'esprit conduisant à une excitation sans intelligence, et cela a fini par produire une effrayante moisson d'erreurs, d'extravagance et de fausses conversions".

Nous voyons donc comment la manière dont les conducteurs ont dirigé les réveils a eu un grand effet sur leur progression, notamment sur le développement des phénomènes physiques et émotionnels. Comme l'a écrit Iain Murray dans son livre déjà cité : "Une fois que se répand l'idée que la puissance de l'œuvre de l'Esprit se mesure à la puissance des émotions, ou que les manifestations physiques de toutes sortes sont la preuve de l'action de Dieu, il est inévitable que l'on tombe dans le fanatisme".

Au cours du second grand réveil, quand les choses ont commencé à se gâter sérieusement, beaucoup de voix se sont élevées pour condamner ces excès "d'enthousiasme", selon le terme de l'époque. C'était l'expression péjorative que l'on employait pour désigner cette approche. On appelait "enthousiasme" cette forme de réveil où on laissait de produire tous ces phénomènes. Voici ce qu'a écrit John Lyle à propos d'une réunion tenue en 1801 à Lexington, dans le Kentucky :

"J'ai prié pour qu'il n'y ait pas d'enthousiasme. Dans mon sermon, j'ai parlé des signes d'une véritable illumination spirituelle et d'une véritable foi. J'ai mentionné la parabole de l'ivraie. J'ai exhorté les assistants à se garder de l'enthousiasme. Je leur ai dit que c'était comme un ver qui détruisait la beauté du réveil, et que cela finirait par discréditer la Parole de Dieu. Je leur ai dit qu'il était facile de s'égarer, que l'on soit pasteur ou simple Chrétien, et je leur ai rappelé ce qui s'était passé du temps de Whitfield, etc…"

Lorsque l'élément fanatique a commencé à se développer réellement, au cours du premier grand réveil, des gens comme Eleazer Wheelock ont écrit ceci, en 1741 : "Une grande œuvre est en train de se faire dans cette ville. Mais je l'attribue davantage à Satan que dans tout autre lieu que j'ai connu. Le zèle de certains est trop furieux. Ils parlent constamment de toutes leurs visions et de leurs révélations, provoquant beaucoup de fortes impressions sur les imaginations".

Il semble que ces grands réveils aient tous bien commencé. Les seules manifestations physiques qui se produisaient ne faisaient que traduire une profonde conviction de péché. Mais Satan ne tarda pas à s'en mêler, pour provoquer toutes sortes de commotions désordonnées, de transes, de visions, de révélations et d'autres choses semblables. Les réveils comme celui de Toronto aujourd'hui ne sont que les enfants spirituels de ces excès déjà rencontrés au cours des grands réveils. Leurs racines plongent dans tout ce qui n'était pas authentique dans ces réveils, c'est-à-dire dans les excès et le fanatisme qu'on laissait se manifester. Voilà où plongent leurs vraies racines !

Ces remarques me conduisent à la deuxième partie de mon second thème :

  1. Les réveils devraient toujours être supervisés par des anciens qui ont du discernement, et qui sont vraiment des hommes de Dieu.
Il s'agit là d'une nécessité impérieuse. Compte tenu de l'importance de l'influence que peuvent avoir les anciens, nous considérons comme un modèle l'approche de Nettleton, au cours du second grand réveil. Je vais vous lire un passage concernant la description d'une réunion d'évangélisation et de "recherche" :

"L'atmosphère de cette réunion de recherche était caractérisée par un grand calme et une douce vénération. Cette paix n'était troublée qu'à certains moments, par un sanglot, un soupir, ou un gémissement. C'était un travail d'enfantement des âmes. De temps à autre, la pression des émotions de ce réveil s'exprimait par un torrent d'angoisse, et certains tombaient, comme ceux qui sont terrassés dans un combat. Toutefois, Asahel n'encourageait pas ces démonstrations. Il insistait sur la nécessité de maintenir l'ordre et le calme, tout en s'occupant des blessures du cœur de tous ceux qui se pressaient pour entrer dans le Royaume".

Si nous étudions la liste des choses que Nettleton considérait comme importantes, et si nous l'appliquons à notre situation actuelle, que découvrons-nous ?

Premièrement, Nettleton se faisait l'avocat d'un style d'évangélisation calme et paisible. Pour quelle raison ? Pour la simple raison qu'il est très facile de provoquer des manifestations. Il est très facile de provoquer un faux réveil, et de déclencher un mouvement charnel en faisant beaucoup de tapage. Il était donc très soucieux d'évangéliser de manière calme et tranquille.

Deuxièmement, Nettleton, dans sa manière de s'occuper des inconvertis, préférait faire preuve de tact plutôt que d'emphase. Il est facile de voir aujourd'hui un grand nombre d'évangélistes, surtout aux Etats-Unis, adopter un style d'évangélisation plein d'emphase et de boursouflure. Nous avons besoin d'approcher ceux qui ne sont pas convertis avec tact, délicatesse et amour, plutôt que de les bombarder avec violence. Nous ne pouvons pas bousculer les gens pour les forcer à prendre une "décision" pour entrer dans le Royaume !

Troisièmement, Nettleton préférait manifester de la modestie et de la vénération pour Dieu quand il se trouvait sur l'estrade. Cela ne correspond pas du tout avec le style d'évangélisation que nous voyons aujourd'hui. Nous avons besoin de monter sur l'estrade avec modestie et vénération pour Dieu.

Quatrièmement, Nettleton était partisan d'imposer aux femmes les restrictions que la Bible nous demande de leur imposer. Il est triste de constater que très souvent, ce sont des femmes qui ont été les premières à encourager et à influencer les excès dans les réveils. Ce fut particulièrement le cas au sein du Mouvement de la Sanctification, au 19e siècle. A cette époque, un grand nombre de femmes se sont lancées dans la prédication. Beaucoup se sont mises à prêcher n'importe quoi, et à enseigner les doctrines les plus affreuses, qui avaient plus de rapports avec l'occultisme qu'avec la Bible. Il est donc très important, en matière d'évangélisation, d'imposer aux femmes les limitations que la Bible leur impose.

Cinquièmement, Nettleton se faisait l'avocat du silence dans les réveils. Le Saint-Esprit n'a pas besoin d'agitation et de commotions violentes pour accomplir Son œuvre souveraine de conversion. Quand vous encouragez le silence dans les réveils, vous favoriser une œuvre spirituelle dans les cœurs. C'est une approche responsable du réveil.

Voilà les choses que recherchait Asahel Nettleton. Parlant des changements qu'il avait observés en matière de techniques d'évangélisation, tout au long de sa vie, voici ce qu'il a dit : "Il y a sept ans, nous avons eu le bonheur de voir dans cette région deux mille âmes pénétrer dans le Royaume de Dieu. Cela s'est fait dans un calme relatif. Mais cela ne s'est pas arrangé avec le temps, car le Royaume de Dieu attire à présent beaucoup trop les regards". Je suis certain que vous comprenez ce qu'il voulait dire par là. Quand vous allez dans certaines réunions aujourd'hui, tout n'est qu'excès, désordre, tapage et commotion. Les gens tombent de tous les côtés. Et c'est tout cela que l'on met en avant, et au-dessus de l'Evangile de Jésus-Christ. Vous pouvez dire que le Royaume de Dieu attire certainement tous les regards, au lieu de permettre à un travail silencieux de se faire dans les cœurs, lorsque l'Esprit agit dans Sa puissance souveraine pour conduire les hommes à la nouvelle naissance.

La présence d'anciens connaissant Dieu, et remplis de discernement, peut donc avoir un effet très salutaire. En 1801, un pasteur du Kentucky, affectueusement surnommé "le Père Rice", eut l'occasion de faire prévaloir son autorité spirituelle, en ce qui concerne les phénomènes physiques et émotionnels. Un jour qu'il prêchait, la grande foule présente fut prise d'une agitation désordonnée. Tous se mirent à prier, à chanter, à manifester toutes sortes de phénomènes physiques, dans le désordre le plus complet. Que fit le Père Rice ? Ecoutez ce compte-rendu :

"Le Père Rice se dressa sur l'estrade, d'un air rempli d'autorité sous sa chevelure argentée. De la manière la plus solennelle, il commença à répéter ces paroles de l'Ecriture : "Saint, saint, saint, est le Seigneur Dieu Tout-Puissant !" Rien ne fut jamais plus impressionnant. Toute l'assemblée fit aussitôt silence. Le vénérable patriarche, ayant ainsi retenu toute leur attention, entreprit d'exprimer ce qu'il pensait de ces exercices physiques, et de les dissuader de les encourager".

Une telle attitude était très fréquente. Tout ce qu'il fallait, c'était une intervention pleine d'autorité d'un homme de Dieu rempli de discernement, pour faire immédiatement cesser toutes ces supercheries. Si les personnes présentes étaient réellement des hommes et des femmes craignant Dieu et passant par un vrai réveil, ils écoutaient les conseils donnés par des hommes de Dieu. Toutefois, dans de nombreux réveils, notamment au cours de celui du Pays de Galles, en 1900, les gens refusèrent d'écouter ceux qui présidaient, et ont continué à chanter de cantiques d'une manière répétitive et à se livrer à des manifestations. Dans de telles circonstances, on doit être conduit à douter qu'il s'agisse d'une œuvre véritable du Saint-Esprit. En revanche, Asahel Nettleton instruisait les Chrétiens sur la manière correcte de s'occuper de pécheurs en train d'être convaincus de péché. Voici ce qu'il écrivait à ce sujet, dans un livre qui lui a été consacré, intitulé "God Sent Revival" (Dieu envoya le réveil) :

"Il était nécessaire d'intervenir lorsque les émotions de certains commençaient à déborder d'une manière intempestive. Dans un certain village, des gens commencèrent à hurler et à gémir, alarmant tout le village. Asahel se rendit rapidement à cet endroit. Avec douceur, mais sévérité, il rappela tout le monde à l'ordre. Certains jugeaient ses méthodes parfois rudes et brutales. Mais lui-même pensait que ce genre d'excès mettait en danger le réveil".

Il était conscient des dégâts que causeraient aux réveils ces phénomènes, lorsqu'on les laissait se manifester et se répandre. Ce sont ces dégâts que l'on constate dans les réveils d'aujourd'hui, où l'on considère ces phénomènes comme l'élément majeur du réveil. Les hommes de Dieu d'antan veillaient soigneusement à entretenir le cours normal et spirituel du réveil, afin que le nom du Seigneur soit honoré, et que le réveil ne soit pas détruit par ces manifestations. Tandis qu'aujourd'hui, on semble bien peu se préoccuper de ces choses.

Hélas, même à l'époque des grands réveils, ceux qui avaient du discernement n'arrivaient pas toujours à se faire entendre. Dans la pièce de Shakespeare, Marc Antoine dit, dans son éloge de Jules César : "Le mal qu'ont fait les hommes leur survit, tandis que le bien qu'ils ont fait est souvent enterré avec leurs os !" Ce fut peut-être le cas pour les grands réveils. On a peut-être gardé surtout le souvenir des excès qu'ils ont engendrés, au point de considérer ces excès comme la norme de tous les réveils. Le second grand réveil, qui commença vers 1800, finit par dégénérer dans le fanatisme et les fausses doctrines, car un grand nombre de personnes inexpérimentées et sans discernement se mirent à organiser des réunions d'évangélisation. Et c'est sur le terreau des erreurs et du fanatisme de ce second grand réveil qu'allait naître tout un mouvement, qui a duré jusqu'à aujourd'hui.

Cela me permet d'aborder mon troisième et dernier thème :

  1. Les véritables racines des réveils semblables à celui de la "bénédiction de Toronto".
Pour découvrir ces racines, nous devons d'abord comprendre de quelle manière les phénomènes physiques et émotionnels ont commencé à se développer au cours de l'histoire des réveils. Nous verrons ensuite de quelle manière le réveil actuel a été généré.

  1. De quelle manière les phénomènes physiques et émotionnels ont commencé à se développer au cours de l'histoire des réveils.
Au cours de la première moitié du 19e siècle, les réveils authentiques, tels qu'on les avait connus dans le passé, devinrent de plus en plus des mouvements résultant d'une activité charnelle, où l'accent essentiel était mis sur une expérience émotionnelle de conversion, centrée sur l'homme. Cela résulta surtout des excès commis au cours du second grand réveil, aux Etats-Unis. Dans les camps de réveil qui étaient organisés, l'accent fut de plus en plus placé sur les manifestations physiques et émotionnelles, qui, dès lors, s'intensifièrent. Voici ce qu'a écrit un historien de cette époque :

"Ceux qui participaient à ces camps s'attentaient à passer par des expériences religieuses aussi fortes que celles dont ils avaient entendu parler autour d'eux, notamment dans le Far West. Les gens, habitués à chasser l'ours et à combattre les Indiens, recevaient un Evangile bruyant et haut en couleurs. Ces réunions voyaient souvent se produire des phénomènes physiques et émotionnels, comme de l'hystérie, des chutes, des tremblements, ainsi que le "saint rire" et les cris d'animaux".

Au cours de cette période, on mit de moins en moins l'accent sur une conversion biblique centrée sur la foi en la justice de Dieu, la seule qui puisse nous rendre acceptable par le Seigneur, pour le mettre sur une recherche de Dieu passant par une puissante expérience émotionnelle. Vers le milieu du 19e siècle, on assista à un grand regain d'intérêt pour les enseignements de John Wesley sur la sanctification, et sur ce que l'on a appelé "la seconde bénédiction". Voici de quelle manière Wesley parlait de cette expérience : "Il existe une expérience bien plus grande que celle du salut, immensément plus grande que celle de la justification". Il s'agit là, à coup sûr, d'une déclaration gnostique, qui devait profondément infecter toute la Chrétienté. Wesley, comme ceux qui l'ont suivi dans cette voie, recommandait fortement de rechercher cette "seconde expérience". Cette expérience infecta ensuite d'autres groupes Protestants, pour aboutir à la formation du "Mouvement de la Sanctification". Les membres les plus connus de ce mouvement furent A.B. Simpson, R.A. Torrey (le premier directeur de l'Institut Biblique Moody de Chicago), et Andrew Murray.

Ce mouvement eut sa contrepartie en Grande-Bretagne, sous le nom du "Mouvement de la Vie Plus Profonde". Bien que ce mouvement ait démontré une spiritualité très profonde, son principal problème, en ce qui concerne la progression de l'Eglise, fut qu'il mettait l'accent sur l'expérience subjective, au lieu de le mettre sur la vérité objective. Ce fut aussi le problème des Piétistes Allemands dans le passé. Ce fut le principal problème rencontré dans la progression des réveils. Les réveils authentiques sont donc progressivement devenus un revivalisme charnel, à mesure que l'expérience subjective prenait le pas sur la vérité objective.

Dans le courant des années 1890, l'Eglise Méthodiste prit position contre le Mouvement de la Sanctification, ce qui aboutit, cers 1900, à la formation de 23 dénominations séparées, toutes adeptes de la doctrine de la sanctification comme "seconde bénédiction". Dans certains de ces groupes, il était très courant de crier, de hurler, de tomber en transe, et de prononcer des sons inarticulés, confondant cela avec le don biblique du parler en langues, tel qu'il est mentionné dans les chapitres 12 à 14 de la première épître aux Corinthiens. Au début du 20e siècle, le Mouvement de la Sanctification donna naissance au Mouvement de Pentecôte. Celui-ci mettait non seulement l'accent sur l'idée d'une seconde bénédiction, différente de la conversion, et appelée "Baptême dans le Saint-Esprit", mais aussi sur le parler en langues comme preuve unique de la réception de ce Baptême. Ce fut la principale source de conflits entre le Mouvement de la Sanctification et le Pentecôtisme.

Jusqu'au début des années 1960, le Pentecôtisme s'est développé dans le monde entier, sous diverses dénominations, chacune mettant l'accent sur certaines doctrines particulières. A partir de 1960, il se passa quelque chose qui allait changer le visage de la Chrétienté dans le monde. Les enseignements du Pentecôtisme, qui avaient été jusque-là confinés au sein des groupes pentecôtistes, se sont répandus dans toutes les dénominations historiques du christianisme. C'est ainsi que naquit le "néo-pentecôtisme". Puis, au cours des années 70 et 80, une troisième vague du Pentecôtisme donna naissance au mouvement charismatique, qui mit encore plus l'accent sur les signes et les prodiges, sur la "puissance de l'Esprit", etc…

Mais cette forme subjective de vie chrétienne n'avait pas encore atteint son apogée. Nous assistons aujourd'hui à cune quatrième vague du Pentecôtisme, appelée aussi la seconde vague du Mouvement Charismatique. C'est ce mouvement qui se manifeste dans les "réveils" du type de celui de Toronto. En d'autres termes, l'origine des rires hystériques auxquels nous assistons aujourd'hui remonte directement aux excès fanatiques des grands réveils d'il y a deux siècles. John Wesley, qui a encouragé ces phénomènes dans ses réunions d'évangélisation, et qui a enseigné la doctrine erronée de la "seconde bénédiction", a involontairement donné naissance aux déviations du Mouvement Charismatique moderne. Dans un article paru en 1972 dans le magazine "New Covenant" (Nouvelle Alliance), l'auteur catholique Killian McDonnell a écrit : "On peut attribuer à John Wesley la paternité de la ferveur religieuse que connut l'Amérique au 19e siècle. L'un de ses "enfants" fut le Mouvement de la Sanctification, qui donna ensuite naissance au Pentecôtisme du 20e siècle". Le mouvement charismatique moderne est lui-même issu du Pentecôtisme. Vous pouvez reconstituer la filiation directe de tous ces mouvements. Tout cela nous montre, dans l'histoire de l'Eglise, combien il est important de corriger immédiatement la moindre erreur, lorsqu'elle se produit. Sinon, cette erreur peut ensuite avoir des conséquences catastrophiques pour les générations suivantes. Cela doit nous faire réfléchir à notre grande responsabilité de veiller à la pureté de la doctrine dont nous sommes les dépositaires.

Les gens disent aujourd'hui : "Ce qui compte, c'est l'expérience. La doctrine n'a rien à voir avec cela". C'est entièrement faux. Si l'Eglise accueille des fausses doctrines, cela aboutira immanquablement à des expériences mensongères. Nous devons garder la vraie doctrine pour connaître les véritables expériences de la vie chrétienne. Les excès actuels, et toute cette histoire de "rire saint", ne constituent qu'un aspect du problème. Je pourrais citer des choses encore plus folles que ce prétendu "rire saint". Les erreurs d'aujourd'hui prennent leur source dans les erreurs du passé. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil.

Cela me permet d'aborder le second thème de cette troisième partie, et d'exposer quelles sont les origines réelles du Mouvement de Toronto.

  1. De quelle manière le "réveil actuel", qui a démarré en 1994, a-t-il été généré ?
Nous sommes aujourd'hui dans une situation où des millions de Chrétiens ont été conditionnés pour passer par ces expériences, et pour exhiber ces phénomènes comme si on les avait frappés par un coup de baguette magique. Pourquoi ? Parce qu'ils ont assisté à de nombreuses réunions et conventions où on les a poussés dans ces expériences, où on les a encouragés à croire que ces expériences étaient normales dans la vie de tous les Chrétiens, de telle sorte qu'ils en sont venus à penser que si vous n'avez jamais vécu ces expériences, vous êtes en quelque sorte un Chrétien de seconde classe. Ces Chrétiens courent très souvent les conventions pour "s'éclater". Il leur faut des réunions comme celles qui sont organisées par Morris Cerullo, Reinhard Bonnke, ou Rodney Howard-Browne, où on leur demande de s'approcher de l'estrade pour une "remise en forme". Ils se mettent alors à tomber et à faire toutes sortes de choses. Ils retournent ensuite dans leurs églises et y apportent ce qu'ils ont reçu. La vie semble très terne dans les églises qui ne vivent pas ces phénomènes. Ils s'efforcent donc de les produire dans leurs églises. C'est de cette manière que ce mouvement se répand.

Il n'est donc pas surprenant que des "réveils" semblables éclatent. Il suffit que tout le monde sache qu'il se passe "quelque chose" quelque part, c'est-à-dire qu'il s'y produit toutes ces manifestations physiques et émotionnelles, pour que tout le monde s'y précipite. Voilà la recette actuelle d'un réveil ! Mais ces choses ne se produisent pas comme cela, spontanément. Cela fait un certain temps qu'un travail de préparation les a précédées. J'ai pu le constater dans de nombreux rapports et comptes-rendus. Etudions brièvement comment les choses se sont passées.

Dans le numéro du bulletin "Morning Star" (L'Etoile du Matin - Il ne s'agit pas d'un journal communiste, mais d'un bulletin censé être prophétique !) daté du 1r septembre 1992, Paul Cain donna une prophétie importante. Paul Cain fait partie de ceux que l'on appelle les "prophètes de Kansas City". Il jouit actuellement d'une certaine notoriété comme membre, prophète et conseiller spirituel de l'ancienne église de Martin Lloyd Jones, la Westminster Chapel de Londres. Cette prophétie s'intitulait : "L'ère post-charismatique". Paul Cain avait fait partie du Mouvement Vineyard, et avait été personnellement associé à John Wimber. Dans cette prétendue prophétie, Cain a déclaré ceci : "Dans la Bible, tous les envoyés de Dieu ont commencé par être rejetés la première fois qu'ils sont apparus, mais ils ont été acceptés la seconde fois. Selon Cain, le mouvement charismatique fut l'une de ces choses envoyées par Dieu et rejetées la première fois, pour un certain nombre de raisons. Parmi les raisons de ce rejet, citées par Cain, il y a tout d'abord l'orgueil des dirigeants de l'Eglise qui n'étaient pas charismatiques. Ensuite, il cite les choses folles qui se sont produites au sein de ce mouvement.

Je dis en passant que Cain justifie ces choses folles en citant 1 Corinthiens 1 :27 : "Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages". Il utilise ce verset pour justifier et excuser les excès du mouvement charismatique. Cain ajoute qu'une certaine "folie" a toujours accompagné tous les mouvements inspirés par Dieu. Cependant, dans le contexte, quand l'apôtre parle des "choses folles", il fait référence à la folie de la prédication de la croix. Cela n'a absolument rien à voir avec les choses folles que l'on observe chez certaines personnes instables et mal affermies au sein du mouvement charismatique.

La troisième raison invoquée par Cain, pour expliquer le rejet de la première vague du mouvement charismatique, est due au fait que de nombreux dirigeants et hommes de Dieu sincères n'étaient pas convaincus qu'il s'agissait d'un mouvement de Dieu authentique. Il est vrai qu'ils avaient raison de le penser ! Qui peut leur reprocher cette attitude ? Mais, poursuivait Cain dans sa prophétie, "Dieu va nous donner une nouvelle occasion d'accepter ce mouvement, très prochainement. Nous allons bientôt voir des multitudes converties et remplies de la puissance du Saint-Esprit. Nous approchons d'une seconde moisson qui va toucher même certaines des églises les plus desséchées et les plus stériles".

Cette prophétie datait de 1992. Cela nous montre que ce prétendu réveil était annoncé comme "imminent" depuis des années.

Mais la prophétie de Cain comportait aussi une menace sérieuse. Il a dit que tous ceux qui rejetteraient cette seconde vague du mouvement charismatique recevraient "un jugement plus sévère". Il ajoutait : "Le Seigneur va offrir à l'Eglise une nouvelle occasion de réveil. Nous sommes en train d'entrer dans une ère post-charismatique de l'Esprit Saint. Une nouvelle vague est en train d'émerger et de se développer".

Vous voyez que le "réveil" actuel, que beaucoup considèrent comme spontané, avait en réalité été "prophétisé" d'une manière suggestive quelques années auparavant, par un homme disposant d'une grande "autorité".

Paul Cain avait donc dit que l'Eglise était sur le point d'être jugée. Non pas en raison de la corruption du Vatican, ni de l'apostasie des évêques et archevêques de l'Eglise d'Angleterre, ni des ministères abjects de certains télé-évangélistes, ni des millions de fausses prophéties ou paroles de connaissances qui sont sorties des mouvements pentecôtiste et charismatique au cours du siècle dernier. Non ! Selon Paul Cain, le jugement de Dieu sur l'Eglise atteindra tous ceux qui osent résister à cette seconde vague du renouveau charismatique !

Ceux qui ont déjà résisté à la première vague ne l'ont pas fait à cause des choses folles qui s'y manifestaient (quoique cela était suffisamment grave), mais parce qu'ils discernaient que cette vague prenait sa source dans un esprit qui n'était pas l'Esprit de Dieu. Et nous résistons à la seconde vague précisément pour les mêmes raisons. Les problèmes qui étaient sous-jacents à la première vague n'ont absolument pas varié dans la seconde, en dépit de ce qui est proclamé. On continue à s'appuyer sur des prophéties extra bibliques, on continue à pousser les gens à prononcer des sons incohérents, en confondant cela avec le parler en langues biblique, on continue à mettre un accent exagéré sur la guérison, et l'on continue à avoir recours aux mêmes trucs pour faire tomber les gens pendant les réunions. La principale différence entre la première et la seconde vague de ce mouvement charismatique, c'est que la seconde vague se présente d'une manière quelque peu différente de la première. Pour autant que nous puissions en juger, il semble que la seconde vague soit accompagnée d'un rire bien plus généralisé que la première. La seule différence est dans ce soi-disant "saint rire". Pourtant, il n'y a vraiment pas de quoi rire ! Avoir passé tout un siècle à induire en erreur des générations de jeunes convertis naïfs, cela devrait plutôt pousser à une repentance profonde, et à un changement total de vie et de marche spirituelle. Pourtant, tout ce que Paul Cain pouvait dire dans sa prophétie concernant l'ère post-charismatique, c'était : "Il est temps de mettre de côté les désillusions, les échecs et les blessures provoquées par le fait d'être ballotté par tant de vents de doctrine". Il admet donc cela. Mais il ajoute : "Le passé n'existe plus ! Si nous tentons de vivre dans le passé, nous cesserons de participer à ce que Dieu fait aujourd'hui. Aujourd'hui, il s'agit d'un jour nouveau, et ce jour sera différent !"

Mais vous ne pouvez pas dire : "Oublions le passé et allons de l'avant !" L'idée que le passé n'existe plus est une idée du Nouvel Age. Elle est tirée du roman d'Orwell "1984". Si le passé a été rempli de péchés et d'erreurs, s'il a été préjudiciable aux hommes et déshonorant pour Dieu, nous ne pouvons pas nous contenter de dire : "Oublions le passé et allons de l'avant !" Une vraie repentance ne consiste pas seulement à dire : "Désolé !" Elle consiste à changer complètement de conduite !

N'est-ce pas précisément de cette manière que Satan travaille ? Que ce soit au niveau individuel, ou au niveau de l'histoire ? Au niveau individuel, Satan est tout le temps en train d'inventer de nouvelles stratégies pour nous faire tomber dans le péché, pour nous faire accepter des faux enseignements, et pour nous enlever notre joie et notre assurance en Christ. S'il n'y parvient pas, que lui reste-t-il ? Va-t-il retourner dans ses ténèbres, en se léchant ses blessures ? Pas du tout ! Vous rappelez-vous ce qui s'est passé quand il eut fini de tenter Jésus dans le désert ? A-t-il disparu de la circulation ? Non ! L'Ecriture dit : "Après l'avoir tenté de toutes ces manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à un moment favorable" (Luc 4 :13). Il continuera à venir vous tenter ou vous attaquer pour essayer de vous user. Chaque fois qu'il reviendra, il essayera toujours d'agir de la même manière, mais sous un déguisement nouveau.

Il en est de même en ce qui concerne l'histoire de l'humanité. Le diable commence par se faire la main en inspirant certains mouvements ou certaines hérésies. Si le peuple de Dieu tient ferme et résiste à ses manœuvres ténébreuses, il essayera à nouveau, mais sous un déguisement différent. Sa tactique peut varier, mais son but est toujours le même. C'est ce qu'il a fait avec ce que l'on appelle la "seconde vague charismatique". La première avait manifestement échoué, en ce sens qu'elle n'avait pas provoqué la séduction généralisée que Satan cherchait à créer, bien qu'il ait réussi à séduire des millions de gens.

J'ai appris récemment qu'il existait une maladie appelée "traumatisme post-charismatique". Apparemment, un grand nombre de responsables du mouvement charismatique souffrent de cette maladie. Ils se sont rendu compte que leurs premiers efforts pour obtenir un réveil mondial n'ont abouti à rien. Ils ont vu que leurs rêves de conquête éclair du monde ne se sont toujours pas réalisés. Ils ont constaté les nombreux excès du mouvement charismatique, qui l'ont discrédité auprès des gens influents qu'ils voulaient impressionner. C'est ainsi que s'est développé ce "traumatisme post-charismatique". "Nous n'avons pas achevé notre travail, et nous commençons à ressentir les effets de nos échecs. Nous commençons à nous sentir un peu déprimés, un peu lessivés". J'ai lu qu'une femme qui exerce des responsabilités dans ce mouvement, et qui est la femme du pasteur d'une église Vineyard, se décrivait comme dans un état de "faillite spirituelle". Dans cet état de traumatisme post-charismatique, elle s'est rendue à Toronto pour y être bénie.

Mais il se passe à présent quelque chose de nouveau, à la suite de cette faillite de la première vague du mouvement charismatique. On assiste à un regroupement des forces charismatiques, animées d'un esprit de revanche. Quand vous réalisez le prestige de ceux qui étaient considérés comme des prophètes dans le mouvement charismatique, comme des grands hommes et femmes de Dieu qui parlaient avec "autorité", quand vous comprenez également à quel point des foules de gens pouvaient être naïfs et influençables, à quel point ces prophètes ont conditionné ces gens à attendre un grand réveil mondial à la mode charismatique, vous comprenez que toutes ces choses vont avoir des effets puissants sur le cours de l'histoire.

Les églises touchées par cette prétendue "bénédiction de Toronto" ne sont pas des petites églises tranquilles qui se réunissent paisiblement devant le Seigneur avec leur recueil traditionnel de cantiques. Ce ne sont pas non plus les petites églises réparties dans tout le pays, qui continuent à brandir fidèlement le flambeau de la vérité. Ce ne sont pas non plus les grandes églises traditionnelles, desséchées et stériles, qui devaient, selon la prophétie de Paul Cain, être "balayées" par ce réveil.

Les églises touchées par ce faux réveil sont précisément les églises qui avaient été conditionnées à s'attendre à un grand réveil mondial et à une grande restauration, qui devaient, selon elles, déboucher sur le retour de Jésus-Christ. Cette fois, il semble qu'un grand nombre d'églises, qui s'étaient tenues à l'écart de la première vague charismatique, ou qui n'étaient que vaguement intéressées, sont sur le point d'être absorbées dans ce tourbillon de subjectivité. Satan n'avait pas réussi à les séduire la première fois. Peut-être y réussira-t-il la seconde fois. Il reviendra toujours, mais sous un déguisement nouveau.

Où tout cela va-t-il nous conduire ? Je suis à présent parvenu à ma conclusion, et je vous remercie d'avoir fait l'effort de me suivre jusqu'ici. Nous avons abordé un grand nombre de sujets. Cela nous a pris beaucoup de temps. Mais je crois, mes amis, qu'il s'agissait de choses capitales que nous avions besoin d'entendre. Je vous remercie pour votre patience !

En conclusion, je voudrais donc vous rappeler qu'en étudiant ce problème, nous devons aussi noter sa dimension eschatologique. Qu'est-ce que je veux dire par là ? Si vous étudiez sérieusement les Ecritures, notamment les prophéties, vous avez certainement remarqué que l'époque de la fin des temps serait marquée par certains signes.

Parmi ces signes, aucun ne mentionne la conversion générale du monde ! Pas même la conversion d'une majorité de la population mondiale. C'est une séduction que de croire cela ! Jésus a clairement déclaré : "Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l'avènement du Fils de l'homme" (Matthieu 24 :37). Trouvera-t-il vraiment la foi sur la terre ? Oh, certainement, nous assisterons jusqu'à la fin à la bénédiction de Dieu sur le message de l'Evangile, pour qu'il ait encore du succès ! En outre, les portes de l'Enfer ne prévaudront jamais contre l'Eglise fidèle. Mais cette Eglise fidèle sera toujours plus méprisée dans ce monde, à mesure qu'approche la fin des temps.

Je voudrais vous rappeler quelque chose de très important, qui devrait nous fortifier en ces temps que nous vivons. Le commencement des temps de la fin a été caractérisé par la venue du seul Messie véritable, qui nous a promis un nouveau ciel et une nouvelle terre. Cette époque était caractérisée par de véritables prophètes, revêtus de la puissance de Dieu, et par de véritables signes et prodiges. A présent, nous sommes parvenus au terme de ces temps de la fin. Comment cette période devait-elle être caractérisée, selon l'Ecriture ? Par des faux messies, qui nous promettent le Royaume de Dieu maintenant sur la terre ; par des faux prophètes qui prédisent la paix, alors qu'il n'y a pas de paix ; par des signes et des prodiges mensongers accomplis par la puissance de Satan ; par une apostasie généralisée et un abandon de la foi chrétienne ; par la plus profonde séduction religieuse, généralisée dans le monde entier !

Le mouvement charismatique, et tout particulièrement sa toute dernière vague, correspond parfaitement à cette description biblique. Cela fait des années que les églises Vineyard, et d'autres groupes néo-charismatiques, nous disent que le Saint-Esprit remplace maintenant Jésus, et que nous allons offrir au Seigneur, en cadeau pour l'an 2000, un monde presque entièrement converti. Ils imaginent qu'ils sont en train de préparer le monde au retour du Seigneur, par l'action de puissants "ministères de victoire", qui chassent tous les démons territoriaux et veulent "conquérir le monde pour Christ" avant Son retour. Mais, si vous étudiez les Ecritures, vous verrez que l'étape suivante, dans l'agenda prophétique, n'est pas le retour de Jésus-Christ, mais plutôt la révélation de l'Antichrist, l'homme du péché, celui qui se propose "d'instruire le monde entier", mais avec la puissance de Satan. C'est lui qui va complètement séduire un monde plongé dans l'incrédulité.

Nous ne devrions pas être surpris si cet Antichrist, quand il apparaîtra, sera pris pour le Christ ! Je ne parle pas ici des païens enténébrés. Je parle des Chrétiens au cœur endurci. L'esprit qui est en train de les préparer à la venue de l'Antichrist est le même qui les pousse à tomber en riant, sous les yeux d'un Dieu infiniment saint.

Frères et sœurs, il se passe en ce moment des événements extrêmement importants, dans le monde et dans les églises. Nous sommes plongés dans un terrible combat spirituel. Il n'est pas étonnant que le Livre de l'Apocalypse nous parle de saints qui auront besoin d'endurance et de persévérance au milieu de la grande tribulation ! Je vous exhorte donc à vous protéger de ce nouveau virus spirituel appelé "la bénédiction de Toronto". Protégeons-nous en ayant recours au Saint-Esprit de Dieu. Réfugions-nous dans le Seigneur !

Mais ce n'est pas tout. Nous avons un divin devoir de proclamer publiquement que ce prétendu "réveil" est une hérésie. Nous avons une responsabilité envers ces millions de pauvres brebis qui sont en train d'être séduites. Ce que nous pouvons faire de mieux, c'est prier le Seigneur d'envoyer un véritable réveil dans l'Eglise.

Par un "véritable réveil", je veux parler d'une réussite de la prédication de l'Evangile, afin que ce message soit honoré, et que le nom du Seigneur soit élevé au-dessus de tout !

Amen.


Commentaire de Parole de Vie :
L'auteur analyse les caractéristiques des véritables réveils d'une manière excellente. Mais il nous semble nécessaire de rééquilibrer ce message dans sa partie la plus faible, c'est-à-dire la troisième. Il est évident que les positions de l'auteur ne sont pas favorables aux mouvements pentecôtiste et charismatique. Sa désapprobation se fonde en partie sur la condamnation des excès en tout genre manifestés depuis longtemps au sein de ces mouvements. Nous sommes entièrement d'accord avec l'auteur sur ce point. Le manque de connaissance de la Parole, l'accent trop souvent placé sur les expériences, et le manque de discernement spirituel, ont trop souvent conduit aux excès que l'auteur décrit et dénonce, et ont contribué à discréditer ces mouvements dans l'esprit de nombreux Chrétiens. Au point que nous sommes convaincus que les plus grands dangers proviennent actuellement des mouvements pentecôtiste et charismatique, en raison de la grande confusion spirituelle qui y règne.

Toutefois, l'auteur fonde aussi sa désapprobation sur le fait qu'il considère les mouvements pentecôtiste et charismatique en général comme ayant été inspirés et animés dès le départ par un autre esprit que le Saint-Esprit. Ayant cette conviction, il est donc compréhensible qu'il rende ces mouvements totalement responsables de la grande séduction actuelle.

Nous ne le suivons pas sur ce terrain. Les mouvements pentecôtiste et charismatique ont au contraire remis l'accent sur un grand nombre de vérités bibliques mises en sommeil depuis longtemps dans bon nombre de dénominations traditionnelles. Parmi ces vérités, nous pouvons citer le baptême du Saint-Esprit, tel que le décrit la Bible, les dons spirituels bibliques et la guérison divine par la foi. Nous croyons donc que ces mouvements, au départ, étaient réellement inspirés par une action du Saint-Esprit.

Hélas, dans la présentation et l'enseignement de ces vérités bibliques, beaucoup d'églises ou de dénominations issues de ces mouvements n'ont pas suivi le modèle biblique, ou ont péché par leurs excès et leur manque d'équilibre. Ce qui explique le rejet persistant de ces mouvements ou de leurs doctrines par beaucoup de Chrétiens non charismatiques.

L'auteur critique en particulier le Mouvement de la Sanctification, père du Mouvement Pentecôtiste, en ce sens qu'il enseignait la "deuxième bénédiction" de la sanctification, postérieure à celle de la conversion. Il critique de même le Mouvement Pentecôtiste pour son enseignement de la "deuxième bénédiction" du baptême du Saint-Esprit, postérieure à celle de la conversion. Nous retrouvons là les lignes de failles traditionnelles entre charismatiques et non charismatiques.

Nous préférons défendre une position qui nous semble plus proche de la vérité biblique, en renvoyant dos-à-dos charismatiques et non charismatiques. Cette position est la suivante :

La Bible n'enseigne pas de manière formelle qu'il existe une "deuxième bénédiction" (ou même une troisième, une quatrième, etc…), quel que soit son nom, qui serait postérieure à la conversion. Mais elle affirme que nous avons été bénis de "toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ" (Ephésiens 1 :3). En Christ, nous avons déjà reçu non pas une ou deux bénédictions, mais "toutes sortes de bénédictions" ! Mais ce verset précise bien qu'elles sont "dans les lieux célestes en Christ".

A sa conversion, le Chrétien reçoit Christ dans Son intégralité. En Christ sont comprises toutes sortes de bénédictions, qui sont reçues intégralement dès le départ d'une vie chrétienne.

Toutefois, ces bénédictions ne sont pas toutes révélées en une seule fois à l'enfant de Dieu. Elles lui sont révélées progressivement, par la Parole et le Saint-Esprit, à mesure qu'il approfondit sa connaissance du Seigneur, de Sa Personne et de Son œuvre. Dès qu'il reçoit la révélation de l'une de ces bénédictions qu'il a reçues en Christ, par la Parole de Dieu, le Chrétien doit normalement recevoir et exercer la foi pour s'approprier cette bénédiction, et la voir se manifester dans sa vie.

On ne peut donc parler d'une "deuxième bénédiction" postérieure à la conversion. On peut simplement parler d'une ouverture spirituelle plus ou moins rapide à l'une des nombreuses bénédictions qui sont comprises en Christ, ainsi que de la manifestation de cette bénédiction dans la vie du Chrétien, quand il se l'approprie par la foi.

Toutes ces bénédictions doivent être reçues par la foi en Christ et en Son œuvre. La première de ces bénédictions est, bien entendu, celle de la justification et du salut parfait obtenus par la foi en Christ, une fois que l'on a été convaincu de péché, et que l'on a compris qu'on a besoin de Christ comme Sauveur et Seigneur.

Mais il est rare que l'on comprenne parfaitement dès le début toute la profondeur de l'œuvre de la Croix, notamment la crucifixion de notre nature charnelle, et la victoire sur le péché par la marche par l'Esprit. Beaucoup de Chrétiens n'ont compris cet aspect de la Croix que des années après leur conversion ! Quand ils le comprennent, peut-on dire qu'ils aient reçu "une seconde bénédiction" postérieure à leur conversion ? Non, car ils avaient déjà reçu cette bénédiction en Christ, mais ils l'ignoraient, par manque de connaissance et d'enseignement. Pourtant, le fait de recevoir cette révélation et de se l'approprier par la foi constitue bien une réelle bénédiction !

Il en est de même pour le baptême du Saint-Esprit. Jésus avait prévenu Ses disciples qu'ils devaient recevoir, "dans peu de jours", le baptême de l'Esprit, qui devait leur conférer "une puissance" pour être Ses témoins (Actes 1 :5, 8). Le jour de la Pentecôte, ils ont effectivement été baptisés de l'Esprit, alors qu'ils étaient déjà convertis. La suite du livre des Actes nous montre que les apôtres veillaient avec soin à ce que ce baptême de l'Esprit soit aussi reçu par tous les nouveaux convertis dès le début de leur conversion. En effet, l'Esprit ne descendait pas toujours automatiquement sur eux à leur conversion (Actes 8 :15-16 ; 19 :1-7), bien que cela puisse être le cas (Actes 10 :45).

Pourtant, nous pouvons affirmer que la bénédiction du baptême de l'Esprit est comprise dès le départ dans les bénédictions que nous recevons quand nous "entrons en Christ" à notre conversion. Par notre nouvelle naissance, nous entrons dans le Corps de Christ. Nous recevons tous le Saint-Esprit dès notre nouvelle naissance, et nous sommes dès le départ tous ensemble "baptisés dans un même Esprit pour former un seul Corps". Mais ce n'est cela, être baptisé dans l'Esprit. Etre baptisé dans l'Esprit, c'est recevoir l'Esprit SUR NOUS, c'est recevoir une puissance pour être un témoin puissant de Christ.

Dieu veut donc baptiser de Son Esprit tous Ses enfants, sans exception. Ce baptême fait partie des nombreuses bénédictions que nous avons reçues en Christ. Mais, comme pour toutes ces bénédictions, celle du baptême de l'Esprit doit être demandée et reçue dans la foi par ceux qui ont un cœur obéissant. Il faut donc que la bonne nouvelle de l'existence de cette bénédiction leur soit annoncée, dans les termes bibliques.

Tous les Chrétiens qui ont un cœur entier pour le Seigneur, et qui Lui demandent de les baptiser et de les remplir de Son Esprit, pour être des témoins efficaces entre Ses mains, sont donc immédiatement exaucés par le Seigneur. Il répand Son Esprit sur eux et les remplit, qu'ils le sentent ou pas.

Reste la question du parler en langues. Nous voyons dans le livre des Actes que ce parler en langues accompagne normalement le baptême de l'Esprit. Nous ne croyons pas que Dieu fasse des catégories différentes dans Son Eglise : des Chrétiens baptisés dans l'Esprit qui parlent en langues, et des Chrétiens baptisés dans l'Esprit qui ne parlent pas en langues ! Nous devons vivre cette expérience exactement de la même manière que les apôtres l'ont vécue dès le commencement (Actes 11 :15).

Nous ne sommes pas des médiums, qui sont passivement saisis par l'esprit auquel ils se livrent. Notre relation avec le Seigneur doit toujours être fondée sur la foi. Il s'agit d'une collaboration intelligente dans la foi. C'est le Saint-Esprit qui inspire le parler en langues, mais c'est nous qui parlons, par nos cordes vocales et nos lèvres.

Dieu baptise donc dans Son Esprit tous ceux qui le Lui demandent, et tous ceux qui Lui obéissent, ou qui sont décidés à Lui obéir. Le Saint-Esprit descend sur eux et les remplit. Puis il Se tient disponible pour inspirer le parler en langues, qui accompagne toujours ce baptême de l'Esprit. Si nous croyons réellement que Dieu a répondu à notre prière, nous allons agir par la foi, et remuer notre langue et nos lèvres, dans la foi que le Saint-Esprit va nous inspirer cette langue divine. La clef est la foi. Tous les Chrétiens baptisés dans l'Esprit ont reçu la capacité divine de parler en langues. Mais beaucoup n'exercent pas cette capacité, à cause de leur ignorance, de leurs craintes, de leur incrédulité, ou des mauvais enseignements qu'ils ont reçus.

Nous n'avons plus cette simplicité d'enfant qui nous fait accepter les choses de Dieu comme elles sont écrites dans la Bible !

Certes, il faut aussi souligner avec force que nous ne devons pas accorder la priorité dans notre vie aux charismes bibliques, aux dons de l'Esprit. Notre priorité doit être de porter du fruit en abondance, pour que le Père soit glorifié en Jésus-Christ. Notre priorité doit être de marcher par l'Esprit, comme le Seigneur a marché.

Mais nous ne devons nous priver d'aucune de ces nombreuses bénédictions que le Père nous a données en Jésus-Christ. Nous devons sonder la Parole, y découvrir ces bénédictions, nous les approprier par la foi, et les exercer pour le bien de tous et pour la gloire de Dieu.

Le problème réel des mouvements pentecôtiste et charismatique est la tendance progressive à ne plus garder la Parole de Dieu comme seul fondement de notre vie chrétienne, et seul instrument pour juger de la validité d'une expérience spirituelle.

C'est cette tendance qui a abouti à laisser se manifester des faux réveils comme celui de Toronto, en ouvrant ensuite la porte à un esprit qui n'était plus le Saint-Esprit (2 Corinthiens 11 :4), à un autre Jésus, et à un autre Evangile.

Nous sommes dans une époque de séduction profonde et généralisée. Notre prudence doit être extrême. Mais nous devons toutefois nous garder de rejeter la moindre des bénédictions du Seigneur, car Il les a prévues pour nous les donner, dans Sa sagesse souveraine. Cessons donc de nous considérer comme "charismatiques" ou "non-charismatiques", pour nous voir tels que nous sommes, "assis dans les lieux célestes en Christ", dépositaires d'un héritage splendide et d'un salut parfait ! Cherchons à découvrir et à recevoir les nombreuses bénédictions qui sont déjà les nôtres en Christ, et, avant tout, Jésus-Christ Lui-même, la Bénédiction Suprême !



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1 Corinthiens 3 : 6

J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a donné l'accroissement.

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