Chers visiteurs de passage et amis lecteurs, je vous salue !

Apocalypse 1 : 8
"Je suis l'alpha et l'Oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur, Celui QUI EST, et QUI ÉTAIT, et QUI SERA, le Tout-Puissant."

Alpha et Omega Première let dernière lettre de l’alphabet Grec. En réalité Jésus-Christ qui parlait le plus souvent en Araméen n’a jamais dit en Apocalypse 1 : 8, 21 : 6 et 22 :13 je suis l’Alpha et l’Oméga car il serait étonnant que Dieu dans son ciel de gloire parle dans la langue des idolâtres. En réalité le Christ a plus certainement dit à Jean, je suis l’Aleph et le Thaw, lettres qui ont une signification beaucoup plus riche. Aleph représente symboliquement (le premier, le maître et un taureau) et le Thaw représente symboliquement (une marque, un signe, une croix). Christ a donc dit : « je suis le premier et le dernier, mais aussi je suis le maître qui est mort sur la croix qui est le signe de votre délivrance ». C’est quand même beaucoup plus beau !


Que la grâce et la paix du Seigneur soient avec nous et avec nos esprits, dans le Nom de Jésus, amen !
Je me présente dans la rubrique : "Qui suis-je ?"
Je vous souhaite le meilleur pour aujourd'hui et demain. Que vous puissiez rencontrer Jésus et être sauvés est mon souhait pour vos vies. Que Dieu Vous Bénisse.

Verset aléatoire :

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En 2010, vous trouverez un espace pour vos PRIERES chaque mois, que vous pourrez utiliser toutes les années qui suivront, mois par mois, selon le moment où vous souhaiterez déposer vos prières.

En 2010, j'ai déposé chaque semaine des VERSETS à méditer que vous pouvez encore étudier les années suivantes aussi, car ce sont les enseignements de la parole vivante pour tous les jours !

Pour les années suivantes, je n'ai pas repris ces rubriques, car vous pouvez les retrouver dans le menu des archives pour vos besoins.

Je continuerai à éditer des messages d'édification, d'exhortation, sur l'occultisme, la fin des temps, etc.

Je vous bénis, à bientôt au fil des articles à suivre...
Votre dévouée en Christ, Flo.

dimanche 30 décembre 2012

Le caractère central de la croix. 10/10



Article de Jessie Penn-Lewis

Source http://www.worldinvisible.com/library/jessiepenn-lewis/8791/879110.htm
Dernier message de la série: la croix en tant que proclamation.
Nous publions ici une série d'articles correspondant aux différents chapitres d'un livre écrit par Jessie Penn-Lewis. Cette série d'articles est destinée à nous permettre d'approfondir l'œuvre de la croix, essentielle pour notre sanctification.

La croix en tant que proclamation.

L'apôtre Paul a écrit que "la prédication de la croix est la puissance de Dieu" (1 Cor. 1 :18). Le mot grec traduit par "prédication" est en réalité "logos", qui signifie "parole". C'est le même mot qui est employé pour qualifier Christ Lui-même dans Jean 1 :1 : "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu". Le mot "logos" peut avoir les significations suivantes :

  1. La parole, en tant que moyen d'expression d'une pensée.
  2. La pensée elle-même.

Christ, le Fils de Dieu, est donc la Parole de Dieu manifestée dans le monde. Il est aussi la "Pensée de Dieu" (Hébreux 1 :3) incarnée dans l'humanité. La "Parole de la Croix" est donc également la pensée intime de Dieu, manifestée aux hommes comme le seul moyen de sauver l'humanité déchue, afin de la re-créer à l'image de Christ. Il est donc normal que la "Parole de la Croix" contienne en elle-même la puissance de Dieu. Elle est dynamique. Par elle, le Saint-Esprit peut manifester la divine puissance de salut. Ce n'est donc pas la simple "prédication" de la croix qui est la puissance de Dieu, mais la "Parole de la Croix", qui doit être proclamée à un monde déchu et perdu, en tant que message de Dieu, de même qu'un héraut proclame la parole d'un roi.

Les épîtres de Paul parlent de cette proclamation. Il écrit aux Thessaloniciens : "Vous vous rappelez, frères, notre travail et notre peine : nuit et jour à l'œuvre, pour n'être à charge à aucun de vous, nous vous avons prêché (proclamé) l'Evangile de Dieu" (1 Thes. 2 :9). Le mot grec traduit par "prêcher" exprime l'idée d'un héraut proclamant un message. Dans Tite 1 :3, Paul écrit : "… et qui a manifesté sa parole en son temps par la prédication (proclamation) qui m'a été confiée d'après l'ordre de Dieu notre Sauveur". Et dans Galates 1 :16 : "… de révéler en moi son Fils, afin que je l'annonce (proclame) parmi les païens".

Une proclamation nécessite un héraut. C'est pour cela que l'apôtre écrit à Timothée : "C'est pour cet Evangile que j'ai été établi prédicateur (héraut) et apôtre, chargé d'instruire les païens" (2 Tim. 1 :11). Il ajoute : "C'est là le témoignage rendu en son propre temps, et pour lequel j'ai été établi prédicateur (héraut) et apôtre" (1 Tim. 2 :6-7). Tous ces passages nous montrent que Paul, pour proclamer la Parole de la Croix, se considérait bien comme un héraut.

Parlons à présent des termes de cette proclamation. Il s'agit de la "Parole de la Croix". "Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons (proclamons) Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs" (1 Cor. 1 :22-24). Cette "Parole de la Croix" est inséparable de la résurrection. "Souviens-toi de Jésus-Christ, issu de la postérité de David, ressuscité des morts, selon mon Evangile" (2 Tim. 2 :8). Nous avons là le double message de la croix, ou encore les termes de cette proclamation : un Messie crucifié, et un Messie ressuscité. Le Calvaire, et la résurrection. L'un ne va pas sans l'autre. Il s'agit d'une vraie mort physique, et d'une vraie résurrection physique.

C'est la responsabilité d'un héraut de proclamer son message. Nous le voyons dans 1 Cor. 9 :15-17, où Paul écrit, en parlant de lui-même : "Pour moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits, et ce n'est pas afin de les réclamer en ma faveur que j'écris ainsi ; car j'aimerais mieux mourir que de me laisser enlever ce sujet de gloire. Si j'annonce l'Evangile, ce n'est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m'en est imposée, et malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile ! Si je le fais de bon cœur, j'en ai la récompense ; mais si je le fais malgré moi, c'est une charge qui m'est confiée". Ce sont des paroles fortes, mais Paul les emploie pour montrer aux Corinthiens qu'il ressentait une obligation divine, et que cette confiance que Dieu plaçait en lui était solennelle. Paul se considérait comme "l'esclave de Dieu". A cette époque, tout le monde savait qu'un esclave devait obéissance absolue à son maître. L'apôtre avait librement décidé de servir Dieu. Mais il se sentait obligé de proclamer le message de l'Evangile, comme un esclave se savait obligé d'accomplir sa tâche. Paul ne travaillait pas d'abord pour obtenir une récompense. Il lui fallait accomplir sa mission, qu'il reçoive une récompense ou non. Oh ! que chacun des rachetés de Dieu puisse ressentir la même obligation de proclamer Son message, avec un cœur enflammé, sans se soucier de ses intérêts personnels, aussi longtemps qu'il reste fidèle à son appel ! Dieu veillera à ce que vous receviez votre récompense ! "Qui jamais fait le service militaire à ses propres frais ?" (1 Cor 9 :7). Dieu serait un bien mauvais Maître, et un bien étrange Roi, s'Il envoyait Ses hérauts sans pourvoir à leurs besoins ! Mais Dieu est un Roi qui a une proclamation à faire entendre au monde, et Il veille à pourvoir aux besoins de ceux qu'Il envoie véritablement. Il paraît souvent insensé de croire cela, mais cette folie qui consiste à vraiment faire confiance à Dieu est en réalité la sagesse la plus profonde. L'apôtre nous dit que s'il proclame l'Evangile, c'est parce que la nécessité lui en est imposée.

En ce qui concerne la relation de cette proclamation avec les autres vérités, Paul écrit : "Ce n'est pas pour baptiser que Christ m'a envoyé, c'est pour annoncer l'Evangile" (1 Cor. 1 :17). Toutes les ordonnances "extérieures" étaient secondaires, par rapport à l'importance du Message de l'Evangile. Par conséquent, sur toute terre de mission, la tâche principale des missionnaires n'est pas de rassembler un maximum de païens pour les baptiser et les inscrire sur les registres d'une église, mais de leur annoncer la Bonne Nouvelle de l'Evangile.

Ensuite, en ce qui concerne la forme, et la manière de faire cette proclamation, Paul ajoute : "et cela sans la sagesse du langage, afin que la croix de Christ ne soit pas rendue vaine". Cette Proclamation ne nécessite aucune éloquence ni beauté du langage. Elle doit être faite dans la plus grande simplicité, car c'est la "Parole de la Croix" qui est la puissance de Dieu, et non les mots employés pour l'annoncer. Ce verset est solennel, dans la mesure où il nous dit que ce puissant message divin peut être "rendu vain" par celui qui le proclame. Si nous désirons employer toute la sagesse d'un langage humain pour rendre ce message "acceptable", nous n'obtiendrons en fait que le résultat contraire, et nous viderons le message de la croix de toute sa puissance. Cela nous permet de comprendre pourquoi, aujourd'hui, la prédication de l'Evangile produit aussi peu de résultats. Si peu de prédicateurs croient que la Parole de Dieu, simplement proclamée, contient en elle-même la puissance divine ! Ils ne veulent pas se contenter de transmettre simplement la Parole écrite, telle qu'elle est écrite ! Ils veulent prêcher des "sermons" sur la croix, au lieu de proclamer simplement la Parole de la Croix !

Comment Paul s'est-il acquitté de cette obligation, en tant que "héraut" chargé d'une proclamation ? "Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n'ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié" (1 Cor. 2 :1-2). Et il ajoute : "Moi-même j'étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte, et de grand tremblement". Nous pourrions penser : "Mais, Paul, n'exagères-tu pas ? N'étais-tu pas plutôt rempli de puissance ?" Non ! Paul était très soucieux de bien remplir sa mission, comme un esclave aurait pu l'être.

Quand chacun de nous aura compris quelle mission solennelle le Seigneur nous a confiée, et combien ce message de la croix est vital, nous saurons alors ce que signifie cet état de tremblement et d'anxiété dont parle Paul, qui craignait de décevoir le Seigneur, et de ne plus être utile au Saint-Esprit pour proclamer ce message ! L'apôtre ajoute : "ma parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d'Esprit et de puissance, afin que votre foi fût fondée, non sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu" (1 Cor 2 :3-5). Là encore, Paul écarte délibérément l'emploi des "discours persuasifs" de la sagesse humaine. Nous n'avons besoin d'aucune influence humaine supplémentaire, si nous disposons de la puissance de Dieu. Le héraut doit seulement veiller soigneusement à transmettre la proclamation dont il a la charge. Toute la responsabilité repose alors sur Dieu, et sur ceux qui entendent la proclamation. N'est-il pas étrange que nous ayons besoin d'avoir recours à des paroles et des arguments humains pour attirer les hommes au Seigneur, au lieu de nous contenter de proclamer la Parole de Dieu ?

Parlons à présent de l'urgence de cette proclamation. Paul, sachant que son départ approchait, avait consacré tous ses efforts à préparer Timothée pour qu'il poursuive l'œuvre. Relisez ces paroles solennelles qu'il lui écrit, au terme de sa vie : "Je t'en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables" (2 Tim. 4 :1-4). Paul, à la fin de sa vie, était parfaitement au clair sur ce qui allait se passer après son départ, surtout dans les derniers jours qui sont les nôtres. Cela ne l'empêche pas de dire à Timothée : "Je t'en conjure, … prêche (proclame) la parole…" Cela nous concerne tout autant que Timothée.

Paul était animé d'une passion pour ce message, jusqu'à la fin de sa vie. La seule chose qui l'intéressait était de demeurer fidèle à son appel. Quand il réfléchit à toutes ses souffrances, il n'y attache plus aucune importance, tout à la pensée d'avoir accompli son ministère. "Dans ma première défense, personne ne m'a assisté, mais tous m'ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé ! C'est le Seigneur qui m'a assisté et qui m'a fortifié, afin que la prédication fût accomplie par moi et que tous les païens l'entendissent. Et j'ai été délivré de la gueule du lion" (2 Tim. 4 :16-17).

Levons à présent un peu le voile sur la vie intérieure de l'apôtre Paul, afin que l'esprit qui l'animait nous anime aussi, et nous pousse à proclamer la Parole de la Croix, avec une perception renouvelée de l'urgence et de la puissance de cette proclamation. Ce qu'il dit aux anciens d'Ephèse à Milet nous décrit clairement l'esprit qui animait ses efforts : "Vous savez de quelle manière, depuis le premier jour où je suis entré en Asie, je me suis sans cesse conduit avec vous, servant le Seigneur en toute humilité, avec larmes, et au milieu des épreuves que me suscitaient les embûches des Juifs. Vous savez que je n'ai rien caché de ce qui vous était utile, et que je n'ai pas craint de vous prêcher et de vous enseigner publiquement et dans les maisons, annonçant aux Juifs et aux Grecs la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Et maintenant voici, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem, ne sachant pas ce qui m'y arrivera ; seulement, de ville en ville, l'Esprit-Saint m'avertit que des liens et des tribulations m'attendent. Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu" (Actes 20 :18-24).

Dans la deuxième épître aux Corinthiens, Paul nous dévoile un peu de quelle manière il accomplit sa tâche de héraut : "Mais nous nous rendons à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup de patience dans les tribulations, dans les calamités, dans les détresses, sous les coups, dans les prisons, dans les troubles, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes ; par la pureté, par la connaissance, par la longanimité, par la bonté, par un esprit saint, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la puissance de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice ; au milieu de la gloire et de l'ignominie, au milieu de la mauvaise et de la bonne réputation ; étant regardés comme imposteurs, quoique véridiques ; comme inconnus, quoique bien connus ; comme mourants, et voici nous vivons ; comme châtiés, quoique non mis à mort ; comme attristés, et nous sommes toujours joyeux ; comme pauvres, et nous en enrichissons plusieurs ; comme n'ayant rien, et nous possédons toutes choses" (2 Cor. 6 :4-10).

Au chapitre 4 de cette épître, nous voyons aussi comment Paul prêchait la Parole : "C'est pourquoi, ayant ce ministère, selon la miséricorde qui nous a été faite, nous ne perdons pas courage. Nous rejetons les choses honteuses qui se font en secret, nous n'avons point une conduite astucieuse, et nous n'altérons point la parole de Dieu. Mais, en publiant la vérité, nous nous recommandons à toute conscience d'homme devant Dieu" (2 Cor. 4 :1-2). Malgré son vif désir de gagner des âmes à Christ, Paul refusait d'avoir recours à une conduite astucieuse ou à des artifices pour les atteindre. Combien de choses déshonorantes sont pratiquées aujourd'hui pour faire des convertis, ou pour accroître les "membres" d'une église ! On essaye souvent de se justifier en disant que ces choses sont licites et même "sages", si elles permettent de toucher les gens. Mais Paul affirme avec hardiesse qu'il ne dépendait que de la claire et simple proclamation de la Parole de la Croix, sachant qu'elle était la puissance de Dieu. Il publiait hardiment la vérité, d'une manière telle, que la conscience des hommes était touchée, à la fois par l'honnêteté d'un message clair, et par la clarté lumineuse de sa propre vie.

Tout ce qui vient de Dieu peut être ouvertement proclamé à tous. L'Eglise de Dieu n'a aucunement besoin de passer par diverses "initiations". Certes, notre croissance dans la connaissance passe par diverses étapes, mais l'Evangile ne comporte aucune "vérité secrète" qui ne pourrait être proclamée au monde entier. Combien nous avons besoin de proclamer clairement, ouvertement et sans détours la Parole de Dieu, en nous appuyant sur la puissance du Seigneur ! Que nous puissions tous être libérés du désir d'avoir recours à une "conduite astucieuse", sous prétexte de mieux faire connaître la vérité ! Nous n'avons nullement besoin de "dérober les brebis", de "faire du prosélytisme", ou de "concevoir nos propres plans" pour gagner telle ou telle âme. Contentons-nous de proclamer les simples paroles de l'Ecriture, et nous pourrons être assurés que Dieu travaillera avec nous.

On ne peut lutter contre l'apostasie de l'Eglise visible qu'en proclamant la Parole de la Croix, avec le même esprit qui animait Paul, et de la même manière que lui. L'apostasie est-elle au milieu du peuple qui écoute, ou sur les estrades et derrière les pupitres ? Dieu condamnera-t-il seulement le 'troupeau", ou les "bergers" chargés de paître le troupeau ? Ceux qui doivent affronter les Chrétiens influencés par l'apostasie de leurs bergers, et qui veulent relever la bannière de la croix, ont besoin d'être eux-mêmes renouvelés dans la foi et dans la vision divine.

Considérez encore la manière dont l'Evangile devrait être proclamé. Demandons-nous pourquoi l'Evangile est tellement prêché, avec aussi peu de résultats ! Y a-t-il quelque chose qui ne va pas, dans la manière dont l'Evangile est proclamé ? Récemment, alors que je réfléchissais à ce problème, je suis tombée sur un petit traité, dont l'auteur affirmait que ce qui manquait le plus aux âmes aujourd'hui, c'est qu'elles "viennent au Seigneur ressuscité". Je compris aussitôt à quel point cette manière de prêcher l'Evangile était inadéquate. Je voudrais poser une question à tous ceux qui sont prédicateurs et enseignants. Faut-il annoncer l'Evangile de la croix de la manière suivante : "Le Seigneur Jésus-Christ est mort pour les pécheurs au Calvaire. Ayant accompli Son œuvre de rédemption, Il est remonté au Ciel. A présent, Ses messagers, s'appuyant sur ce qu'Il a accompli au Calvaire, doivent appeler les pécheurs à venir au Christ ressuscité" ? Ou n'est-il pas plutôt absolument nécessaire que le Saint-Esprit révèle la Croix, et la signification de la mort de Christ à tous les pécheurs qui ont besoin d'être sauvés, d'une manière tellement claire, qu'ils comprendront tout d'abord qu'Il est mort pour eux, puisque eux-mêmes doivent venir à Lui comme le Sauveur Vivant ?

La première manière de prêcher l'Evangile élimine pratiquement la croix. Car des milliers de gens "viennent à Christ" dans avoir clairement compris ce que représente Sa mort pour eux. La conséquence, c'est que beaucoup de ces âmes ne donnent pas beaucoup de preuves qu'elles soient réellement passées par une régénération. Elles ne sont pas radicalement transformées. Elles ne sont pas devenues de "nouvelles créations" en Christ. Cette manière de prêcher la croix comporte une subtile et étrange omission, parce qu'on se contente de mettre l'accent sur le Seigneur ressuscité. Certes, Il est le Sauveur Vivant et Ressuscité, mais nous devons venir à Lui sur la base de Ses seuls mérites. Même si nous invoquons Son œuvre au Calvaire, il faut que la signification de Sa mort au Calvaire nous soit pleinement révélée par le Saint-Esprit, afin que nous comprenions en quoi cela nous concerne personnellement, et que nous sachions que nous sommes nés à une vie nouvelle, grâce à Sa mort comme notre Substitut.

Galates 3 :1 illustre cela d'une manière très imagée : "O Galates, dépourvus de sens ! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été peint comme crucifié ?" Littéralement, le mot traduit par "fascinés" signifie "ensorcelés", et "peint" pourrait aussi être rendu par "placardé". C'était de cette manière que Paul prêchait. Il proclamait la Parole de la Croix, sachant qu'elle était la puissance de Dieu, et "placardait" Jésus-Christ sur Sa croix aux yeux des Galates, comme s'ils avaient assisté à la crucifixion de leurs propres yeux. C'est ce message que nous devons proclamer, comme si nous étions des hérauts, en disant : "Voici une proclamation venant du Ciel ! Jésus-Christ a été élevé sur la croix pour vous ! Voici l'Agneau de Dieu !"

Enfin, un héraut ne proclame pas son message d'une voix faible et timide. Il n'est pas gêné par la honte d'être le point de mire de tous ! Ne craignons donc pas d'élever la voix comme le son d'une trompette. La trompette de Dieu, aujourd'hui, c'est la voix de ceux qui acceptent d'être les hérauts du Seigneur et Ses messagers, pour proclamer : "Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde !"

La croix du Calvaire.

Note : Les textes suivants ont été choisis pour nous montrer la différence, sur le plan pratique et expérimental, dans la vie du Chrétien, entre la Croix et le Sang de Jésus. Il est clair que la Parole parle de ces deux aspects de l'œuvre de Christ d'une manière bien distincte.

La Croix, lieu où Jésus, notre Substitut, a été chargé du péché du monde :

  • "Lui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts aux péchés nous vivions pour la justice; lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris" (1 Pierre 2 :24).

  • La Croix, comme lieu de réconciliation : "Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils, à plus forte raison, étant réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie" (Romains 5 :10).


La Croix, lieu où le pécheur a été crucifié :

  • "Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché" (Romains 6 :6).

  • "J'ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi" (Galates 2 :20).


  • "Ceux qui sont à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs" (Galates 5 :24).

  • "Pour ce qui me concerne, loin de moi la pensée de me glorifier d'autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde !" (Galates 6 :14).


La Croix, lieu de l'unité de tous les Chrétiens :

  • "Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l'un et l'autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié" (Ephésiens 2 :14-16).

La Croix, lieu où Satan a été vaincu :

  • "Il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d'elles par la croix" (Colossiens 2 :15). Voir aussi Jean 12 :31 et 16 :11.

La Croix, lieu où le Chrétien a été mis à mort quant à son ancienne nature :

  • " Nous qui sommes morts au péché, comment vivrions-nous encore dans le péché ?" (Romains 6 :2).

  • "Mais maintenant, nous avons été dégagés de la loi, étant morts à cette loi sous laquelle nous étions retenus, de sorte que nous servons dans un esprit nouveau, et non selon la lettre qui a vieilli" (Romains 7 :6).


  • "Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes…" (Colossiens 2 :20).

  • "Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu" (Colossiens 3 :3).


  • "Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui" (2 Tim. 2 :11).

La Croix, lieu où la mort du Substitut est devenue la mort du pécheur :

  • "Car l'amour de Christ nous presse, parce que nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous donc sont morts" (2 Cor. 5 :14).

La Croix, une puissance continuelle dans la vie du Chrétien, tout comme le Sang de Jésus :

  • "Portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi la mort agit en nous, et la vie agit en vous" (2 Cor. 4 :10-12).

Le précieux Sang de Christ.

A été répandu :

  • Comme propitiation. "C'est lui que Dieu a destiné, par son sang, à être, pour ceux qui croiraient victime propitiatoire, afin de montrer sa justice" (Romains 3 :25).

  • Comme moyen de rédemption. "Sachant que ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache" (1 Pierre 1 : 18-19). " En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce" (Eph. 1 :7).


  • Comme "prix" à payer pour notre rachat. "Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Eglise du Seigneur, qu'il s'est acquise par son propre sang" (Actes 20 :28).

  • Comme moyen de réaliser la paix et la réconciliation avec Dieu. "Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix" (Col. 1 :20).


  • Comme moyen de justification. "A plus forte raison donc, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère" (Romains 5 :9). C'est grâce au Sang que le pécheur est déclaré libre de toute culpabilité.

Le Sang au-delà du voile :

  • Christ est entré dans le lieu Très-Saint avec Son propre Sang : "Il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle" (Hébreux 9 :12). Voir aussi Hébreux 9 :7 et 22.

  • Nous avons aussi accès dans le lieu Très-Saint grâce au Sang de Jésus : "Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire…" (Hébreux 10 :19).


  • Nous avons été "rapprochés" grâce au Sang de Jésus : "Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ" (Ephésiens 2 :13).

La fonction du Sang de Jésus en ce qui concerne les Chrétiens :

  • "Voilà pourquoi c'est avec du sang que même la première alliance fut inaugurée. Moïse, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau, de la laine écarlate, et de l'hysope ; et il fit l'aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a ordonnée pour vous. Il fit pareillement l'aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte. Et presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là" (Hébreux 9 :18-23). Voir aussi Hébreux 12 :22-24.

  • L'action du Sang de Jésus sur la conscience : "Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre d'une vache, répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient et procurent la pureté de la chair, combien plus le sang de Christ, qui, par un esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, afin que vous serviez le Dieu vivant!" (Hébreux 9 :13-14). Voir aussi Hébreux 10 :22.


  • Le Sang de Jésus sanctifie, met à part pour Dieu : "C'est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte" (Hébreux 13 :12).

  • La puissance d'une alliance éternelle conclue par le Sang de Jésus, fondement de l'œuvre de Dieu dans notre âme : "Que le Dieu de paix, qui a ramené d'entre les morts le grand pasteur des brebis, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus, vous rende capables de toute bonne œuvre pour l'accomplissement de sa volonté, et fasse en vous ce qui lui est agréable, par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen !" (Hébreux 13 :20-21).


  • Le sang de Jésus nous délivre de nos péchés : "De la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né des morts, et le prince des rois de la terre ! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang" (Apoc. 1 :5).

Les conditions d'une application permanente du Sang de Jésus sur notre vie :

  • "Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché" (1 Jean 1 :7).

Le Sang de Jésus appliqué par le Saint-Esprit, moyen de notre victoire sur Satan :

  • "Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort" (Apoc. 12 :11).

(Fin de la série d'articles de Jessie Penn-Lewis)



Le caractère central de la croix. 9/10



Article de Jessie Penn-Lewis.

Source http://www.worldinvisible.com/library/jessiepenn-lewis/8791/879109.htm
Nous publions ici une série d'articles correspondant aux différents chapitres d'un livre écrit par Jessie Penn-Lewis. Cette série d'articles est destinée à nous permettre d'approfondir l'œuvre de la croix, essentielle pour notre sanctification.

La croix et le réveil.

Si nous relisons les messages donnés au cours des précédentes réunions, nous pouvons comprendre pourquoi le sujet du réveil peut à présent être abordé. Au cours du réveil du Pays de Galles, le message essentiel était celui du Calvaire. Le réveil ne devient possible que lorsque nous mettons la croix au centre de l'Evangile, car il est le fondement de toute l'action du Saint-Esprit. Efforçons-nous maintenant de comprendre certaines des lois, et certains des périls des réveils, même quand nous connaissons les divers aspects de l'œuvre de la croix. En abordant ce sujet, je ferai référence au contenu d'un écrit qui devait faire partie du dernier chapitre de "La guerre aux saints", et qui, finalement, n'avait pas été inclus dans cet ouvrage. Ce texte intègre les leçons que nous avons retirées du réveil du Pays de Galles.

Tout d'abord, je dirai qu'un réveil, dans son essence, peut être défini comme une effusion de l'Esprit de Dieu dans l'esprit de l'homme. Cette définition est en harmonie avec ce que Fausset, le célèbre commentateur évangélique, disait à propos de l'esprit humain : "L'esprit de l'homme (régénéré) est le réceptacle du Saint-Esprit. Il est l'organe dans lequel habite l'Esprit de Dieu, et par lequel ce dernier agit". Par cette simple définition, vous comprendrez de quelle manière vitale toutes les vérités incluses dans l'œuvre de la croix concernent directement le problème du réveil.

Posons-nous à présent la question suivante : "A part la prière, quelles sont les conditions fondamentales d'un réveil ?" Elles concernent en tout premier lieu le déblaiement de tous les obstacles à l'effusion du Saint-Esprit. Cela fait tout d'abord appel à l'œuvre de la croix, fondement de l'action de l'Esprit de Dieu.

En second lieu, il nous faut comprendre de manière positive comment coopérer avec le Saint-Esprit de Dieu. Cela fait référence au côté positif de la croix, celui de la vie de résurrection, ainsi qu'à l'apprentissage pratique de la marche par l'esprit par le Chrétien.

Voici à présent quelques-uns des principaux obstacles au réveil :

  1. Une attitude inflexible et rancunière, et le besoin de contrôler toutes choses.
  2. Une ignorance concrète de la différence entre ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, ce qui conduit le Chrétien à tolérer des choses qui éloignent et attristent le Saint-Esprit.
  3. Sur le plan du service de Dieu, un refus de parler des choses de Dieu et de témoigner.
  4.  
Pour ôter ces obstacles, il est nécessaire :

  1. De se repentir et d'être purifié de tout esprit de dureté (2 Corinthiens 7 :1).
  2. De pardonner à tous ceux qui nous ont offensé.
  3. D'abandonner tout esprit de contrôle, en abandonnant toutes choses au Seigneur.
  1. De rechercher la lumière de Dieu, pour qu'Il nous montre ce qui est juste et ce qui ne l'est pas dans notre vie de tous les jours, et pour mettre toutes choses en règle, à mesure que nous recevons la lumière.
  2. De nous abandonner à Dieu, dans le désir sincère d'obéir aux directions du Saint-Esprit, notamment sur le plan du témoignage pratique.

C'est alors que le Sang de Jésus peut nous purifier de tout ce que révèle la lumière divine, et que nous pouvons bénéficier de la puissance libératrice de la croix. Nous sommes libérés par notre identification à Christ dans Sa mort, et par une révélation concrète donnée par le Saint-Esprit.

Parlons à présent brièvement des dangers associés aux réveils :

  1. Danger de se laisser dominer ou contrôler par les "sensations", ou par la vie des sens, au lieu d'être conduit par la vie de l'esprit.
  2. Danger de se laisser séduire par des mauvais esprits, qui s'efforcent de contrefaire l'action du Saint-Esprit.

A part l'intrusion intempestive des émotions et des sensations, les principaux périls que court un réveil proviennent du monde invisible des esprits méchants. Le Menteur est à l'affût, pour glisser ses contrefaçons dans le cours du réveil, à la place des manifestations divines authentiques. Cela nous est apparu de plus en plus clairement lors du réveil du Pays de Galles, en 1905. Il est donc possible qu'un réveil commence par une pure action de l'Esprit de Dieu, et que le Malin réussisse à y introduire ses contrefaçons, à cause de l'ignorance des âmes saisies par le réveil. Les mêmes manifestations continuent à se produire, mais leur source n'est plus la même, et la plupart des gens ne s'en rendent pas compte. Le principal danger que court un réveil est donc le changement de la source des manifestations, sans que les Chrétiens s'en rendent compte. Il suffit d'une faible intrusion d'un élément spirituel provenant du Malin pour provoquer un mélange nuisible. Au début, ce mélange peut très bien ne pas être discerné. Mais, tôt ou tard, il produit un fruit de trouble et de confusion.

Compte tenu de ce danger, le principal danger à mon avis, si nous prions pour un réveil, nous devons prier que Dieu prépare des enfants de Dieu intelligents et spirituellement équipés pour guider et aider Son peuple. Ces conducteurs doivent connaître les voies de Dieu, mais aussi celles de l'ennemi. Ils doivent avoir réellement reçu de Dieu le don de discernement des esprits, afin de pouvoir intervenir immédiatement, quand la source des phénomènes spirituels n'est plus la même. Ce don permet en effet de discerner quand l'esprit qui agit dans une réunion n'est plus le même, et quand un esprit de contrefaçon a remplacé l'action de l'Esprit de Dieu. Il faut alors être capable d'intervenir, pour ramener le cours de la réunion sous la pure direction de l'Esprit de Dieu. Cela s'est souvent produit au cours du réveil du Pays de Galles. Il était merveilleux de voir alors de quelle manière certains conducteurs pouvaient discerner les esprits qui étaient à l'œuvre.

Je me rappelle avoir un jour assisté à une réunion en Angleterre. L'atmosphère spirituelle de cette réunion était pure comme du cristal. Quand nous connaissons Dieu, notre esprit peut ressentir l'atmosphère spirituelle d'une réunion. Quand Dieu est présent avec une grande puissance, cela nous rappelle le "terrible cristal" dont Ezéchiel parle dans son chapitre premier. Il nous semble alors que l'atmosphère est tellement transparente que tout ce qui n'est pas en harmonie avec Dieu semble aussitôt pénible et repoussant. Au moment même où l'atmosphère de cette réunion était telle que je viens de la décrire, l'un des assistants se leva pour prier. Immédiatement, il nous sembla qu'un flot de boue envahissait la réunion, remplissant l'atmosphère d'une pénible pesanteur spirituelle. La sensation magnifique et pure, belle comme le cristal, de la sainte présence de Dieu, s'évanouit aussitôt. La prière de cette personne provenait de la source sensuelle de la vie de son âme, et non de son esprit.

Ceux qui possèdent ce discernement aigu de l'origine charnelle ou spirituelle de tout phénomène savent en général reconnaître cette origine en écoutant le son de la voix. Quand quelqu'un fait appel aux ressources de sa nature charnelle et humaine, sa voix devient métallique et dure. Mais quand c'est son esprit qui s'exprime, sa voix manifeste une douceur et une pureté exquises, qui lui donnent un ton de toute beauté. Oui, tout ce qui provient de l'Esprit de Dieu manifeste cette beauté. Il n'y a rien de repoussant, rien de répugnant, dans l'action de l'Esprit.

Faites donc bien attention à ne jamais vous forcer à accepter comme venant de Dieu, ce qui est ressenti comme répugnant par votre esprit. Aujourd'hui, beaucoup de Chrétiens sont attirés par des contrefaçons, parce qu'ils ont oublié cette vérité. Nous devons donc avoir une juste conception de la présence manifestée de Dieu. Quand Il Se manifeste avec puissance, nous pouvons avoir un avant-goût du Ciel. C'est notre esprit qui ressent cette présence, pas notre âme, ni nos sens physiques. Car "Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité" (Jean 4 :24).

Hélas, trop de Chrétiens sont séduits aujourd'hui, et se trompent quant à leur véritable état spirituel, en raison des efforts déployés par tant d'églises pour en appeler à nos sens, à notre amour naturel pour tout ce qui est beau, à la belle musique, ou aux magnifiques chorales ! Dans l'éternité, rien de tout cela ne sera compté à notre crédit ! S'il est vrai que Dieu est Esprit, et que ceux qui l'adorent doivent l'adorer en esprit et en vérité, quelle est donc la valeur réelle de toute l'adoration charnelle qui ne satisfait et n'apaise que les désirs de l'âme, mais qui ne traduit aucune connaissance réelle de Dieu ni de Son Evangile ! Veillons donc, pour ce qui nous concerne, à ce que notre adoration du Seigneur soit en esprit et en vérité !

Nous l'avons vu, le principal danger que court un réveil, dès le moment où Dieu commence à œuvrer d'une manière puissante et surnaturelle, est dû au fait que le Malin en profite pour glisser ses contrefaçons. Quelqu'un l'a justement écrit, c'est comme si les "oiseaux du ciel d'un ordre élevé, c'est-à-dire les esprits religieux, commençaient à planer sur les hauts sommets de la vie spirituelle", des sommets que n'avaient jamais atteints en général ceux qui les gravissent. Il ne s'agit pas là d'esprits grossiers et repoussants, mais d'esprits raffinés et de toute beauté. Ce sont ceux dont nous devons nous méfier le plus ! Quand Paul dit que Satan lui-même se transforme en "ange de lumière", il veut clairement dire que Satan est capable d'apparaître sous la forme d'un "ange de lumière", lui qui n'est que ténèbres. Il peut donc distribuer des "rayons de lumière", ou même des "flots de lumière", et remplir le lieu où nous sommes réunis de sa fausse lumière. Pouvez-vous discerner immédiatement toute "lumière" qui provient de l'ennemi ?

Tout ce que nous avons appris à propos de la croix nous équipera pour affronter ces périls. Par conséquent, si nous désirons un réveil, et si nous prions pour cela, nous devons demander au Seigneur de nous donner la capacité de recevoir les vérités qui vont nous rendre capables d'être employés par Lui quand Il va Se manifester.

Pour conclure, je voudrais aborder rapidement certains conseils pratiques sur la manière de conduire les réunions préparatoires à un réveil, ou au cours d'un réveil, c'est-à-dire au cours de ce temps béni où l'Esprit de Dieu travaille avec une grande puissance. Bien entendu, ces conseils doivent être appliqués avec souplesse, car on ne peut pas produire de force un véritable réveil, à l'aide de méthodes et de techniques. Il s'agit simplement de voir comment nous pouvons coopérer avec le Saint-Esprit au bon moment, afin de Lui donner une pleine liberté d'expression.

Nous avons vu qu'un réveil peut être défini comme l'effusion de l'Esprit de Dieu dans notre esprit humain régénéré. Le baptême du Saint-Esprit, ou encore le revêtement de puissance, nous permet d'acquérir une conscience aiguë de l'action de notre esprit. Si nous apprenons à comprendre correctement de quelle manière agit notre esprit, il nous enseignera à coopérer intelligemment avec le Saint-Esprit pour diriger une réunion. Nous saurons alors discerner l'action du Saint-Esprit, non seulement dans notre esprit, mais aussi dans l'esprit des autres.

  1. Tout d'abord, en ce qui concerne celui qui dirige la réunion :

·  Le conducteur doit réellement avoir été choisi par Dieu, et revêtu de la puissance du Saint-Esprit. Il doit donc être baptisé dans le Saint-Esprit, afin de posséder ce discernement spirituel dont je viens de parler, de pouvoir connaître la pensée de l'Esprit, et de discerner aussi l'action du Saint-Esprit chez les autres.

·  Le conducteur doit donc être lui-même ouvert à la direction du Saint-Esprit. Il doit être prêt à intervenir à tout moment dans la réunion, lorsque le besoin s'en fait sentir, sans jamais dépendre de ses notes, de ses fiches, ou de ses aide-mémoire. Afin de pouvoir correctement diriger une réunion sous la conduite du Saint-Esprit, il doit être capable de prendre la parole "selon que l'Esprit lui donne de s'exprimer", au bon moment, et avec un message approprié.

·  Le conducteur ne doit jamais "lâcher les rênes" de la réunion. Il doit en garder le contrôle spirituel jusqu'au bout, même si, apparemment, il semble ne pas y prendre part, parce qu'il n'intervient pas. J'aimerais illustrer l'importance de ce point par un exemple concret. J'ai assisté un jour à une grande réunion, confiée à la direction d'un homme qui avait été puissamment utilisé dans un réveil à l'étranger. Il se contenta de prononcer quelques paroles introductives, plaça sa montre sur le pupitre, courba la tête pour prier, puis laissa délibérément la réunion se poursuivre, comme s'il n'avait plus rien à y faire. Il était clair qu'il avait décidé de ne pas intervenir, quoi qu'il arrive. En d'autres termes, il n'était pas intérieurement vigilant, pour observer ce qui se passait et être prêt à intervenir en cas de besoin.

Le résultat fut surprenant ! Dès qu'il laissa libre cours à la réunion, il se produisit un déchaînement violent à un certain endroit de la salle, quelque chose d'indescriptible. On entendait comme des serpents siffler, et des hurlements, comme le hurlement d'un vent violent agitant un navire dans la tempête. Le conducteur ne fit rien pour intervenir, et il ne reprit pas le contrôle spirituel de la réunion, qui s'acheva en fait lamentablement. Dans une telle atmosphère, Dieu ne pouvait aucunement agir.

Cela nous montre que lorsque Dieu confie à quelqu'un la direction d'une réunion, il est responsable de veiller à ce qu'elle se déroule conformément à la volonté de Dieu, et de s'appuyer sur le Saint-Esprit pour s'opposer immédiatement et directement à toute intervention des esprits de Satan. Car personne ne pourrait prétendre que la scène à laquelle j'ai assisté était inspirée par Dieu !

  • Le conducteur doit donc surveiller attentivement le déroulement de la réunion, en cherchant la direction du Seigneur, pour discerner si, et à quel moment, il doit intervenir dans le cours de la réunion, ou s'il doit la laisser se poursuivre. Il doit veiller à ce que tout se déroule conformément à la volonté et à la direction de Dieu, qu'il s'agisse des cantiques, des prières, ou du message qui est apporté.

  1. En second lieu, en ce qui concerne la réunion proprement dite :

·  Un programme ou un plan préparés d'avance ne représentent pas un problème, car ils peuvent être utilisés si l'on ne discerne aucune action visible du Saint-Esprit chez les participants. Mais le conducteur doit être prêt à abandonner son programme dès que le Saint-Esprit le lui montre. Toutefois, on ne doit jamais laisser la réunion divaguer dans tous les sens, tant que le Saint-Esprit n'est manifestement pas en train d'agir.

Nous avons pu le constater aujourd'hui dans notre réunion de prière. Nous avons assisté à une action bénie du Saint-Esprit, qui a contrôlé la réunion. Au cours du dernier quart d'heure en particulier, tous ceux qui ont prié ont prié dans l'esprit. C'est un signe important que le Saint-Esprit est à l'œuvre, quand les gens font des prières courtes et denses, sans que la chair cherche à s'étaler.

Il est important de pouvoir évaluer l'atmosphère spirituelle. Quand Dieu contrôle pleinement la réunion, vous verrez que le conducteur n'a pratiquement pas besoin d'intervenir.

  • Il faut pouvoir immédiatement intervenir contre toute manifestation charnelle, dès qu'elle se produit. On peut le faire en proposant la prière, ou par une intervention de celui qui dirige la réunion. On ne devrait jamais permettre à la chair de prendre le contrôle d'une réunion, ni même de la laisser se manifester pendant une courte période. Le conducteur doit être capable de discerner cette manifestation de la chair, et d'éliminer ses effets par une intervention guidée par le Saint-Esprit.
  •  
  • Le conducteur doit être particulièrement sur ses gardes contre les mauvais esprits, et toute manifestation de leur part. Chaque fois que Dieu agit, les mauvais esprits cherchent aussitôt à se manifester. Grâce au don de discernement des esprits, reçu avec le revêtement de puissance conféré par le baptême de l'Esprit, le conducteur qui connaît la vie de l'Esprit peut immédiatement discerner la moindre action des mauvais esprits.
  •  
Il n'a pas nécessairement besoin d'en avertir l'auditoire, mais il peut contrer l'action de ces mauvais esprits par la prière, par une parole de vérité donnée à propos, ou par une simple résistance spirituelle silencieuse.

  1. Troisièmement, comment "libérer" une réunion pesante et lourde :

·  Il faut tout d'abord permettre aux participants de se libérer de tous leurs fardeaux, en leur proposant de prier à voix haute, ou d'exprimer leurs besoins. Les gens vont souvent aux réunions lourdement chargés de problèmes personnels. Leur esprit est lourd ou abattu. Dans cet état spirituel, ils ne sont pas ouverts à l'action du Seigneur, à cause de leurs fardeaux. Parfois le conducteur commence par s'adresser à eux, en leur reprochant leur dureté de cœur. Mais il ne s'agit pas toujours de dureté de cœur, ils sont simplement chargés de fardeaux. Cela libère souvent la réunion, quand les participants peuvent avoir la liberté d'exprimer ce qu'ils ressentent, soit par la prière, soit en demandant la prière des autres.

·  Le conducteur, quand il sent cette lourdeur, doit prendre le temps de "libérer" la réunion. Si cette lourdeur, ou ce poids spirituel, peut être évacué, le conducteur se rendra compte que son message passera beaucoup plus facilement.

·  Le conducteur doit lui-même marcher dans la victoire, afin de pouvoir aider les participants à se libérer. Il ne doit pas dépendre lui-même du secours des autres, pour être libéré de ses propres fardeaux. Parfois, un conducteur se rend à la réunion lui-même lourdement chargé, espérant être renouvelé par les autres pendant la réunion. Mais ce n'est pas ce que souhaite le Seigneur. L'orateur ne doit pas dépendre de l'atmosphère spirituelle de la réunion. Mais il doit être capable de changer cette atmosphère, et d'apporter aux autres la liberté qui leur manque. En d'autres termes, le conducteur ne doit pas se servir de la réunion comme d'une "béquille" pour obtenir sa propre libération, parce qu'il n'a pas assez prié ou qu'il ne s'est pas suffisamment préparé.

·  S'il a un message à donner, le conducteur doit l'apporter hardiment, même s'il est conscient d'une opposition aux vérités qu'il expose, que cette opposition provienne des puissances des ténèbres, ou des auditeurs. En agissant ainsi, le Saint-Esprit sera à l'œuvre, et la réunion sera soumise à la puissance de la vérité. Le diable sera mis en échec, et ne pourra pas prendre le contrôle de la réunion.

Nous avons parlé d'un revêtement de puissance effectif. Je crois que la puissance de Dieu peut, au travers de nous, maîtriser complètement n'importe quelle réunion. Le secret de cette puissance réside dans la vie du "grain de blé". Si nous sommes complètement immergés dans la mort de Christ, nous pourrons être l'instrument puissant de la vie du Saint-Esprit, qui s'écoule depuis le trône de Dieu. C'est quelque chose de bien plus grand qu'une simple bénédiction individuelle. Quelle que soit la puissance de l'onction divine que nous avons déjà reçue, il y aura toujours de nouvelles et pures réserves de la puissance de l'Esprit dans notre esprit, si nous apprenons toujours mieux les conditions de la manifestation de Sa puissance.

De toutes manières, il est préférable que le conducteur d'une réunion ne mette pas toujours la mauvaise qualité d'une réunion sur le compte de l'état spirituel défectueux des participants, mais qu'il saisisse cette occasion pour s'examiner plus profondément à la lumière de la croix, pour renouveler sa communion avec le Seigneur, dans l'expérience du "grain de blé" tombé en terre.

  • Tous les participants d'une réunion doivent prendre la liberté d'apporter leur contribution, et il ne faut jamais se laisser lier par l'horaire. Il faut laisser la réunion se poursuivre, jusqu'à ce qu'il soit évident que le Saint-Esprit y a mis un terme. C'est l'un des plus grands besoins de tout réveil, mais il est très difficile d'obtenir une telle liberté. Si souvent il a fallu conclure une réunion, au moment même où l'action du Saint-Esprit était la plus puissante ! Dieu seul peut montrer à Ses serviteurs à quel moment il faut conclure une réunion. Qu'Il puisse tous nous enseigner à collaborer avec Lui dans la puissance d'un vrai réveil !

Note : Nous pourrions nous demander si nous devons prier pour un réveil avant le retour du Seigneur, ou même nous attendre à un tel réveil. Il est clair que nous assistons aujourd'hui à un renouveau de prières en faveur d'un réveil. De plus en plus de Chrétiens ont la conviction que la seule manière d'empêcher une "révolution" serait d'obtenir un réveil, ou de voir survenir le retour du Seigneur. Beaucoup font référence à l'histoire de la Révolution française, ou de la manière dont une telle Révolution fut épargnée à l'Angleterre, grâce au réveil provoqué par Wesley. Sur le plan historique, il est souvent arrivé que Dieu soit intervenu, en réponse au cri de Son peuple, au moment même où les ténèbres spirituelles sur l'Angleterre étaient aussi épaisses que dans les contrées les plus enténébrées de l'Afrique Noire.

Mais "le retour du Seigneur est proche" ! Que le réveil précède ce glorieux événement, ou qu'il le suive, nous n'en savons rien. Le jour de la Pentecôte, l'apôtre Pierre a dit que l'effusion de l'Esprit n'était qu'un avant-goût du plein accomplissement de la prophétie de Joël concernant les derniers jours. Cela suffit à nous prouver que nous pouvons nous attendre à un réveil, soit avant, soit après le retour du Seigneur. Dans tous les cas, nous pouvons donc prier pour un réveil et en préparer les conditions, que nous y participions ou pas, que nous soyons "dans notre corps" ou pas.

Note de Parole de Vie : Sur cette question du réveil, il est clair que le Seigneur a dit à Ses disciples, en parlant de Son retour et de Son avènement, que ce retour ne les surprendrait pas dans leur sommeil (spirituel). La prédication de la croix, et l'apprentissage de la marche par l'esprit, sont justement destinés à nous réveiller de toute léthargie spirituelle, pour nous faire en tout temps marcher dans la vie et la lumière de l'Esprit. Nous devons donc prier pour un tel réveil du Corps de Christ avant le retour du Seigneur, et nous y attendre.

En revanche, nous ne croyons nullement au réveil annoncé par certains faux prophètes actuels, qui annoncent que le monde entier va être visité par l'Esprit de Dieu, que des pays entiers, des villes complètes, vont être bouleversés par une puissante action du Saint-Esprit. Même si, localement, cela peut être possible, le monde entier va plutôt s'enfoncer dans le péché et les ténèbres, et la plus grande partie de l'Eglise visible dans l'apostasie et la préparation de la manifestation de l'Antichrist. L'amour du plus grand nombre se refroidira, et la vraie foi se fera rare ! Mais l'Epouse du Seigneur sera pleinement réveillée et parfaitement prête à rencontrer son Seigneur !

(A suivre)



samedi 29 décembre 2012

Le caractère central de la croix. 8/10



Article de Jessie Penn-Lewis.

Source http://www.worldinvisible.com/library/jessiepenn-lewis/8791/879108.htm
Nous publions ici une série d'articles correspondant aux différents chapitres d'un livre écrit par Jessie Penn-Lewis. Cette série d'articles est destinée à nous permettre d'approfondir l'œuvre de la croix, essentielle pour notre sanctification.

La croix et la langue.

"Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j'en parle maintenant encore en pleurant" (Philippiens 3 :18).

Quand nous voulons savoir si nous sommes réellement identifiés avec Christ en Sa mort, et quel est notre degré de croissance dans la maturité de la vie de la nouvelle création, il nous suffit de savoir si nous avons remporté une pleine victoire sur les péchés de la langue, surtout quand nous parlons de ceux que nous considérons comme des "ennemis de la croix", volontaires ou involontaires. Car la langue est un domaine où les activités de la chair se manifestent de la manière la plus pénible et la plus désastreuse, même chez de véritables serviteurs de Dieu, quand ils parlent de ceux qui sont tombés dans l'apostasie que nous voyons se répandre aujourd'hui, quand ils évoquent ceux qui ont renié "le maître qui les a rachetés" (2 Pierre 2 :1), ou ceux qui se sont laissé séduire d'une manière ou d'une autre par les ruses de Satan.

"Si quelqu'un ne bronche point en paroles, c'est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride" (Jacques 3 :2). Le mot "parfait", dans ce verset, selon la Concordance de Young, signifie "complet", "achevé". C'est le même mot qui est employé dans Ephésiens 4 :13 : "… jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ". Nous retrouvons aussi ce mot dans Colossiens 1 :28 : "C'est lui que nous annonçons, exhortant tout homme, et instruisant tout homme en toute sagesse, afin de présenter à Dieu tout homme, devenu parfait en Christ", ainsi que dans Colossiens 4 :12 : "Epaphras, qui est des vôtres, vous salue : serviteur de Jésus-Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parfaits et pleinement persuadés, vous persistiez dans une entière soumission à la volonté de Dieu". C'est un mot qui évoque donc la notion de "pleine maturité". Enfin, nous retrouvons ce mot dans Philippiens 3 :15, où l'apôtre Paul écrit : "Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée". Ainsi, l'homme "parfait" en Christ est l'antithèse du "bébé" en Christ.

Par conséquent, selon Jacques, la marque suprême de la perfection, de la pleine maturité de l'homme spirituel, consiste à ne pas "broncher en paroles". L'homme spirituel "complet" manifeste pleinement la perfection de la nouvelle création en Jésus-Christ. Il a acquis une pleine maturité de jugement, et une pleine assurance dans la foi. Il n'est plus un enfant, "flottant et emporté à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, et par leur ruse dans les moyens de séduction" (Ephésiens 4 :14). Mais il est capable de dire la vérité avec amour, dans la pleine assurance de la foi, dans la paix et la connaissance tranquille que donne la véritable maturité en Christ.

Les temps actuels sont des temps où tous les enfants de Dieu sont secoués et vannés à tous les degrés de leur vie spirituelle. Les hommes spirituels auront l'occasion de prouver leur maturité en ne bronchant pas en paroles, au milieu de la détresse actuelle. Des paroles dures, des réactions de hâte et de panique, ne peuvent pas coexister avec la "pleine assurance de la foi" et la profonde connaissance de Dieu, dont doit faire preuve l'homme vraiment spirituel. L'esprit de l'homme vraiment mûr dans son jugement peut être décrit par ces paroles de l'apôtre Paul : "Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j'en parle maintenant encore en pleurant" (Philippiens 3 :17-18). "En pleurant… !" Ah ! L'esprit d'un homme spirituel ! Celui qui est capable de pleurer en parlant des ennemis de la croix ne bronchera jamais en paroles ! Il n'attristera jamais le Saint-Esprit par le fruit de ses lèvres. Nous devons dire la vérité avec amour à ceux qui se sont égarés, mais "dans une grande affliction, le cœur angoissé, et avec beaucoup de larmes" (2 Corinthiens 2 :4). Et n'oublions pas que la "vérité" n'est pas ce que nous considérons comme vrai à propos de quelqu'un. Mais c'est rendre témoignage à la vérité de Dieu, telle qu'elle est écrite dans la Parole, tout en la mettant nous-mêmes en pratique dans notre vie.

Le fait de ne pas broncher en paroles est directement associé à la puissance de notre vie de prière, et au fait que nous nous maintenons dans une position spirituelle où Dieu peut nous écouter, et où nous pouvons aussi persuader les hommes. Si l'adversaire peut nous faire sortir de cette position où nous sommes "cachés avec Christ en Dieu", il ne manquera pas de le faire. Si nous sommes des combattants dans la prière, nous devons veiller soigneusement à demeurer dans une position où nous pouvons "élever des mains pures, sans colère ni mauvaises pensées" (1 Timothée 2 :8). Si nous voulons vraiment demeurer dans le lieu très saint, nous ne devons pas "broncher en paroles". Pourquoi donc ? Jacques nous en donne clairement la raison : "La source fait-elle jaillir par la même ouverture l'eau douce et l'eau amère ?" (Jacques 3 :11). Pouvons-nous, à un moment donné, prononcer des paroles amères et, le moment suivant, être un canal approprié pour l'eau cristalline et pure de la vie éternelle, qui sort du trône de Dieu et de l'Agneau ? Ecoutons à nouveau Jacques, et entendons-le nous donner la raison pour laquelle un homme réellement sanctifié, dans son esprit, son âme et son corps, ne bronchera jamais en paroles.

Jacques nous dit que "la langue aussi est un feu ; c'est le monde de l'iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne" (Jacques 3 :6). Ce "cours de la vie" est celui de la vie adamique, que nous avons reçue à notre naissance terrestre. Ce "cours" est toujours enflammé par l'enfer, et par le serpent qui a empoisonné la vie reçue en Eden. L'arme la plus efficace du serpent est la langue, capable d'enflammer le cours de la vie en nous-même et chez les autres. D'où le surprenant et merveilleux silence dont Christ, le second Adam, a fait preuve, quand Il était accusé par le souverain sacrificateur et les prêtres. Il a laissé un exemple à Ses rachetés. Il n'a rien répondu. "Pilate lui dit : N'entends-tu pas de combien de choses ils t'accusent ? Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna beaucoup le gouverneur" (Matthieu 27 :13-14). Le Seigneur n'a ouvert la bouche que quand Il a dû rendre témoignage à la vérité. "Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix" (Jean 18 :37).

Il doit en être de même aujourd'hui. Il y a des silences qui sont criminels, quand nous devons rendre témoignage. La voix et la trompette des conducteurs de l'Israël spirituel de Dieu ne doivent pas rendre un son confus au jour de la bataille. Mais, dans tous les rangs de l'armée de Dieu, le "cours de la nature" ne doit pas être enflammé par l'enfer, sinon il en résultera un désastre. Ce "cours de la nature", dont nous avons hérité par notre nature terrestre, doit être maintenu continuellement sous la puissance de la croix de Christ, afin que la vie du Second Adam puisse grandir en nous, jusqu'à une pleine maturité. L'âme qui a ainsi été unie à Christ dans Sa mort sait qu'elle doit toujours demeurer dans la mort de Jésus, et rester cachée dans la fente du Rocher, loin des querelles de la langue, quand l'enfer utilise celle-ci pour enflammer la vie de la vieille nature, lorsqu'elle n'est pas maintenue crucifiée avec Christ.

Par conséquent, la marque d'un homme spirituel parvenu à une pleine maturité consiste à ne pas "broncher en paroles". Nous pouvons à présent parfaitement le comprendre. Cet homme spirituel est parvenu à une pleine maturité, et tout son corps est maintenu sous le contrôle complet de l'Esprit de Dieu. Le poison mortel que le serpent transmet par la langue, pour enflammer la "cours de la vie" de la vieille nature, ne peut atteindre le Chrétien, quand il est profondément caché dans la mort de la croix. Nous pouvons alors être utilisés par Dieu, pour prononcer des paroles de guérison, de bénédiction et d'amour, des paroles qui donnent la vie. Dans les temps que nous vivons, prenons donc garde, et demandons à Dieu qu'Il nous éclaire concernant les paroles de notre bouche, afin de ne pas perdre, sans le savoir, la puissance dont nous disposons dans le lieu très saint. Sachons distinguer ce qui est précieux de ce qui est vil. Sachons faire la différence, dans la lumière du Seigneur, entre les paroles qui viennent de Lui et celles qui viennent de nous-mêmes, afin que nous puissions être "comme Sa bouche" (Jérémie 15 :19), en ces temps de crise.

(A suivre)



lundi 24 décembre 2012

Le caractère central de la croix. 7/10



Article de Jessie Penn-Lewis.

Quelles sont les caractéristiques d'un véritable revêtement de puissance, selon la Pentecôte?
Source http://www.worldinvisible.com/library/jessiepenn-lewis/8791/879107.htm
Nous publions ici une série d'articles correspondant aux différents chapitres d'un livre écrit par Jessie Penn-Lewis. Cette série d'articles est destinée à nous permettre d'approfondir l'œuvre de la croix, essentielle pour notre sanctification.

La croix et la puissance pour le service.

Tant d'enseignements ont été donnés concernant la puissance pour le service, que beaucoup d'enfants de Dieu ne savent plus trop que penser. Ils sont même parfois empêchés de recevoir ce dont ils ont besoin pour être équipés, afin d'être des témoins de Christ efficaces. Le problème, comme dans bien d'autres aspects de la vérité, est dû au fait que la croix n'est pas placée au centre de nos préoccupations. Car le Saint-Esprit œuvre toujours en accord avec la prédication de la croix.

En conséquence, on ne présente en général qu'un seul aspect du problème, souvent en fonction de l'expérience personnelle du prédicateur. Toutefois, on peut toujours constater la grâce et la patience de Dieu, car Il rend toujours témoignage à tout ce qui est vrai, à tous les niveaux, même quand la présentation de la vérité n'est que partielle.

Examinons donc la Parole, avec la croix comme "point fixe," pour nous permettre d'évaluer toutes choses, et voyons ce que nous pouvons apprendre à ce sujet.

Permettez-moi tout d'abord de dire qu'il existe effectivement une "puissance pour le service", et que chaque Chrétien devrait savoir comment la posséder, afin d'être efficace dans sa vie personnelle et dans son service pour le Seigneur. Si nous examinons la vie de tous ceux qui ont été puissamment utilisés par Dieu, comme Moody, Finney, et bien d'autres, nous constatons qu'ils ont tous connu dans leur vie un moment où Dieu les a bouleversés, avant de pouvoir leur donner cette puissance pour le service.

Considérons aussi la Pentecôte, d'un point de vue historique. Devant l'Histoire, il n'y a eu qu'un seul jour où Christ est mort au Calvaire, un seul jour où Il est ressuscité, et un seul jour de la Pentecôte, où le Saint-Esprit a été déversé sur l'Eglise.

Le Calvaire, la résurrection, et la Pentecôte, resteront des événements uniques sur le plan historique. L'œuvre de Christ a été parfaitement accomplie à la croix. Sa glorieuse résurrection représente le témoignage donné par le Père en faveur de cette œuvre parfaitement accomplie. L'effusion de l'Esprit, le jour de la Pentecôte, est la conséquence directe de l'œuvre parfaite de Christ et de son acceptation par le Père. Le Fils de Dieu a accompli, par l'Esprit éternel, une œuvre parfaite, qui demeure au centre du Calvaire, de la résurrection et de la Pentecôte.

A présent, chaque membre de l'Eglise, c'est-à-dire du Corps mystique de Christ, doit s'approprier de manière pratique tout ce que le Calvaire signifie pour lui, tout ce que la résurrection signifie pour lui, et tout ce que la Pentecôte signifie pour lui.

Je voudrais à présent pousser l'analogie plus loin. Le fait de nous approprier tout ce qu'inclut le Calvaire ne signifie pas que nous devons nous-même passer par tout le processus par lequel le Seigneur est passé jusqu'au Calvaire. Nous nous approprions le fait que Christ a porté nos péchés sur la croix, ainsi que le fait que nous avons été crucifiés avec Christ, mais nous ne devons pas être physiquement cloués sur la croix, ni subir tous les événements tragiques qui se sont passés sur le Mont Golgotha. De même, nous ne nous attendons pas à passer par une résurrection physique dès notre conversion, exactement comme le Seigneur quand Il est sorti de la tombe, même si nous savons que notre corps passera un jour par la résurrection. Par conséquent, en ce qui concerne la Pentecôte, pourquoi tant chercher à expérimenter tous les phénomènes "extérieurs" que les apôtres ont vécu ce jour-là ? La présente dispensation de l'Esprit n'est-elle pas spirituelle ? Dieu n'est-Il pas en train d'appeler un peuple qui confesse Son Nom, afin de construire un temple spirituel, aussi supérieur en gloire au Temple physique, que le soleil est supérieur en gloire à la lune ?

Quelle est donc la signification spirituelle profonde du Calvaire, de la résurrection et de la Pentecôte, signification que toute l'Eglise de Dieu devrait connaître ? Si l'on admet que nous ne devons pas revivre les éléments "extérieurs" de ces magnifiques événements, que devons-nous retenir de leur signification spirituelle profonde, pour les appliquer à notre vie ?

Avant Sa mort, puis de nouveau après Sa mort, le Seigneur Lui-même, en tant que Vainqueur ressuscité et monté aux cieux, a expliqué à Ses disciples qu'Il avait choisi sur la terre un instrument qui Lui permettrait de révéler la signification spirituelle des faits historiques de Sa mort, de Sa résurrection et de Son ascension. Cet instrument de choix était l'apôtre Paul. Ce sont les épîtres de Paul qui nous révèlent la signification spirituelle de ces événements. En effet, le Seigneur glorifié a choisi l'apôtre Paul pour révéler ces choses à l'Eglise, comme Il avait choisi Moïse pour révéler Sa loi à Israël. Paul fut choisi pour révéler au monde la signification divine du Calvaire, de la résurrection, et de la Pentecôte, comme le Seigneur l'avait laissé entendre avant Sa mort. Par conséquent, si nous voulons connaître la signification spirituelle du Calvaire, de la résurrection et de la Pentecôte, dans toutes ses implications concrètes pour notre vie, c'est dans les épîtres de Paul que nous devons la rechercher, plus que dans le récit historique des Actes des Apôtres.

Permettez-moi de souligner à nouveau ce que nous avons remarqué en lisant les épîtres de Paul, à savoir que tous ses enseignements lui ont été directement donnés par le Christ ressuscité. Ne l'oubliez pas en lisant ces épîtres. Il ne s'agit pas des pensées personnelles de Paul au sujet du Calvaire, ou du sang de Jésus, mais c'est le Christ glorifié dans les cieux qui révèle à l'Eglise la signification de Sa croix, de Sa résurrection, de l'œuvre du Saint-Esprit dans la vie de chaque Chrétien et dans toute l'Eglise.

Nous devons donc étudier les épîtres de Paul pour y apprendre la pleine signification spirituelle d'un véritable revêtement de puissance. Ce faisant, nous devons aussi nous rappeler que nous ne devons jamais séparer la croix, la résurrection et la Pentecôte, si nous voulons bénéficier pleinement de la puissance divine qu'elles contiennent. Rappelons-nous aussi que le Seigneur nous demandera toujours de franchir dans cet ordre les étapes de l'accès à cette puissance spirituelle. Prions pour que nous puissions recevoir une pleine révélation, et que la croix puisse accomplir une œuvre profonde en nous, pour que nous puissions pleinement bénéficier de la vie de résurrection, et que nous soyons revêtus de toute la puissance possible du Saint-Esprit dans notre témoignage et notre service chrétiens.

Trop souvent, les Chrétiens veulent recevoir le bénéfice de la Pentecôte sans être profondément enracinés dans l'œuvre de la croix et de la résurrection. C'est pour cette raison que l'ange de lumière réussit à les séduire par ses contrefaçons. Si la croix était prêchée et connue dans tous ses aspects, le diable ne pourrait pas séduire, comme il le fait, tant d'enfants de Dieu. Mais la majorité des Chrétiens ne considèrent la croix que comme l'endroit où ils ont reçu le pardon de leurs péchés et où ils ont été réconciliés avec Dieu. Puis ils crient au Seigneur pour être revêtus de puissance, sans avoir d'abord demandé que le Saint-Esprit fasse une œuvre profonde en eux, pour que la vie du vieil Adam soit clouée à la croix et rendue inopérante, ce qui est le seul fondement juste d'un revêtement de puissance. Face aux périls spirituels que nous rencontrons aujourd'hui, notamment par le développement du spiritisme, il pourrait être désastreux pour l'Eglise de recevoir un puissant réveil du Saint-Esprit, alors que le fondement solide du Calvaire est si peu connu. Cela peut être la raison pour laquelle notre Père Céleste ne nous envoie pas un tel réveil !

Examinons ce que le Seigneur nous a dit à propos de la Pentecôte, juste avant Sa mort. Cela peut être résumé par ce verset : "En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous" (Jean 14 :20). "Ce jour-là", comme l'indique le contexte, fait référence au jour de la Pentecôte. Les disciples qui écoutaient ces paroles avaient marché avec le Seigneur, et L'avaient connu en tant qu'Homme. Même après Sa résurrection, ils ont continué à Le connaître en tant qu'Homme, dans Son corps de résurrection. Ils L'ont touché, et ont pu se rendre compte eux-mêmes qu'Il était bien fait "de chair et d'os", et qu'Il était bien ressuscité physiquement. Ils devaient voir plus tard cet Homme monter au ciel sous leurs yeux, alors qu'eux-mêmes restaient sur la terre. Mais il devait venir un "jour" où ils pourraient comprendre la signification spirituelle de tout cela. Ils savaient que le Seigneur, lors de Son ascension, était retourné à Dieu Son Père. Mais le Seigneur leur avait dit : "En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et que je suis en vous". Le Saint-Esprit allait leur révéler qu'ils étaient aussi en Dieu, et que le Seigneur ressuscité les avait entraînés avec Lui en esprit dans les lieux célestes en Dieu. Jésus-Christ voulait non seulement nous réconcilier avec Dieu, mais aussi nous réunir en esprit avec Dieu. Il avait aboli la séparation causée par la chute. Sur la croix, l'Adam déchu avait été crucifié. "Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu" (Colossiens 3 :3). Quand ce "jour" serait venu, le Saint-Esprit leur révèlerait que la source de leur vie n'était plus la même. Ils allaient comprendre qu'ils étaient morts avec Christ, et qu'ils avaient été arrachés du royaume des ténèbres pour être transportés dans le Royaume de Son Fils Bien-Aimé.

D'après les paroles mêmes du Seigneur, nous apprenons donc quelle est la magnifique signification spirituelle de la Pentecôte : notre union spirituelle avec le Christ ressuscité, par le Saint-Esprit. Tout est alors en harmonie avec l'ordre spirituel que nous avons déjà vu : le Calvaire, la résurrection, et la Pentecôte. Nous réalisons tout d'abord notre union avec Christ crucifié, puis avec Christ ressuscité, puis avec Christ dans le sein du Père, dans les lieux célestes. C'est cela la véritable Pentecôte, selon Jean 14 :20. Quand le Saint-Esprit a été répandu, les 120 ont pu connaître de manière expérimentale ce que signifiaient le Calvaire, la résurrection, et la Pentecôte. Ils savaient qu'ils étaient morts avec leur Seigneur, qu'ils étaient unis à Lui, et qu'ils étaient montés avec Lui vers le Père. Dans la chambre haute, toute leur perspective a changé. A partir du moment où ils ont reçu le Saint-Esprit, ils ont été transportés jusqu'au trône de Dieu, et c'est de cette position élevée qu'ils ont considéré le monde. Ils avaient compris ces paroles du Seigneur : "Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie" (Jean 20 :21). Ils étaient "retournés à Dieu", et ils étaient à présent envoyés par Dieu pour proclamer au monde Son message.

De manière pratique, c'était là ce "revêtement de puissance" dont leur avait parlé le Seigneur. Cela signifiait en réalité qu'ils avaient trouvé quel était le vrai centre de leur vie, grâce à l'effusion du Saint-Esprit. Ils n'étaient plus centrés sur eux-mêmes, mais centrés sur Dieu. Pour cela, nous devons être réunis "dans les cieux" à Dieu notre Père, en union avec Christ ressuscité. C'est alors seulement que le Saint-Esprit peut vraiment Se servir de nous pour accomplir toute Sa volonté. C'est alors seulement que l'on peut dire de vous, comme on l'a dit de Gédéon : "Gédéon fut revêtu de l'esprit de l'Eternel ; il sonna de la trompette…" (Juges 6 :34). Cela signifie non seulement que le Saint-Esprit se trouve EN NOUS, mais aussi qu'Il nous recouvre entièrement, parce que nous sommes EN DIEU. C'est ce qui nous a été promis en Luc 24 :49 : "Et voici, j'enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; mais vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut". Jésus a dit à Ses disciples qu'ils devaient attendre d'être "revêtus" de la puissance du Saint-Esprit, qui leur ferait connaître qu'ils étaient avec Christ en Dieu.

Le Seigneur leur avait aussi dit : "Vous connaîtrez que je suis en vous". C'est la conséquence de la première condition : "Je suis en mon Père, et vous êtes en moi". Cela implique une puissance dynamique. Quelle serait l'utilité d'une puissance qui n'accomplirait rien ? Une véritable puissance se fait reconnaître par ses effets, pas par le bruit qu'elle fait ! Quand le Chrétien est profondément ancré dans son centre, "avec Christ en Dieu", Il est constamment conduit dans l'orbite de Sa volonté, tout le long du jour, comme les planètes sont conduites dans leur orbite céleste. Rien n'est perdu, rien n'est sans effets, quand c'est la puissance de Dieu qui anime votre vie, lorsque vous demeurez en Lui. Centré en Dieu, le Chrétien n'a plus besoin de s'épuiser ni de lutter. En demeurant en Dieu, il se contente de suivre le mouvement de Dieu, d'avancer avec Lui, accomplissant à chaque instant la volonté de Dieu pour sa vie. S'il est conduit à accomplir de "grandes choses", il n'est pas conscient que c'est lui qui les accomplit. Il peut être chargé des plus lourds fardeaux, sans avoir le moindre sentiment d'être chargé. Il avance avec Dieu. Quand il agit, il agit aussi avec Dieu, car Dieu agit en lui et avec lui. C'est Dieu qui est responsable de sa vie, car c'est Lui en réalité qui porte les fardeaux, quand le Chrétien accomplit la volonté du Seigneur.

"MOI EN VOUS" ! C'est ce qui se passe quand nous sommes centrés avec Christ en Dieu. Quand nous occupons cette position, nous sommes libérés de toute conscience de soi. Le Saint-Esprit, dont nous sommes revêtus, nous rend la présence intérieure de Christ si réelle que nous nous oublions nous-mêmes, et que nous oublions la manière dont nous agissons. Nous marchons dans un élément éternel, qui demeure en nous et qui nous entoure, au point que nous nous sentons "chez nous" partout où nous nous trouvons. Nous pouvons dire que nous transportons partout notre propre atmosphère ! C'est à cela que David faisait allusion, quand il disait : "Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t'y voilà" (Psaume 139 :8). Même au milieu de ceux qui s'opposent à Christ, nous sommes entourés de notre propre atmosphère divine. Quel contraste entre cette vie en Dieu, si facile et naturelle, avec la vie "mécanique" que beaucoup de Chrétiens s'efforcent de produire ! Ils sont tellement préoccupés par les efforts qu'ils fournissent pour se maintenir à flot, et pour garder leur communion avec Dieu et leur niveau spirituel, qu'ils n'ont plus le temps de penser à sauver le monde !

Dieu voudrait vous utiliser pleinement, et employer chaque minute de votre temps. Si vous saviez quelle vie bénie nous pouvons vivre quand nous sommes unis au Seigneur ressuscité, quand nous sommes cachés avec Lui en Dieu, quand nous sommes centrés sur Dieu, quand Il nous tient, et quand nous avons réellement en Lui notre vie, notre mouvement et tout notre être !

Relisons un moment Actes 2 à la lumière de Jean 14 :20, lorsque le Saint-Esprit est descendu et a rempli la maison où ils étaient assis. Les enfants de Dieu sont tellement préoccupés par les manifestations extérieures, comme le parler en langues, qu'ils n'ont pas suffisamment cherché dans la Bible quelle était la signification spirituelle de l'œuvre intérieure que Dieu avait accomplie dans la vie des disciples en ce jour de la Pentecôte. Il en est résulté une conséquence désastreuse : les Chrétiens ont recherché les manifestations extérieures qui se sont produites le jour de la Pentecôte, sans avoir aucune connaissance de leur union intérieure profonde avec le Seigneur, celle que le Saint-Esprit avait accomplie en ce jour-là. Car les disciples ont su, à la venue du Saint-Esprit, que Christ était véritablement Dieu, et que l'Homme qu'ils avaient vu monter aux cieux et qui était retourné auprès du Père invisible, étant bien Un avec Lui. VRAI DIEU ISSU DU VRAI DIEU ! Ils savaient aussi, comme peuvent le savoir tous ceux qui ont été véritablement enseignés par le Saint-Esprit, qu'ils étaient unis au Seigneur ressuscité, dans une union essentielle qui n'est possible qu'en esprit, et qu'ils étaient unis avec Lui en Dieu (Jean 17 :21), comme le Seigneur le leur avait annoncé. Ils savaient aussi que le Christ ressuscité vivait en eux.

Pour percevoir ceci et l'expérimenter aussi soudainement, comme il nous est également possible de le faire, les disciples ont dû saisir clairement le rôle fondamental de la croix. Ce "baptême" qu'ils ont soudain reçu était un baptême dans la mort de Christ, afin que leur esprit soit libéré. Cette libération de leur esprit leur a permis d'être unis à Christ dans Sa vie de résurrection en Dieu, et d'être aussi le canal de l'effusion du Saint-Esprit.

Passons à présent aux épîtres, et voyons si elles confirment le message de la Pentecôte, tout en l'éclairant davantage. Voyons également comment le Seigneur ressuscité, par le moyen de Paul, réaffirme et développe ce qu'Il avait commencé à révéler, la veille de Sa mort. Nous n'avons pas le temps d'étudier l'ensemble des épîtres. Je relirai seulement 1 Corinthiens 12 :13, où nous avons, en un seul verset, la description de la manière dont le Seigneur ressuscité considère ce qui s'est passé le jour de la Pentecôte. Dans Jean 14 :20, le Seigneur présentait le point de vue de Dieu, alors que dans 1 Corinthiens 12 :13, Il présente l'œuvre du Saint-Esprit, dans, et par l'Eglise, Corps de Christ, en tant qu'instrument communicant la vie et l'Esprit provenant de la Tête. Relisons à partir du verset 12 :

"Car, comme le corps est un et a plusieurs membres, et comme tous les membres du corps, malgré leur nombre, ne forment qu'un seul corps, ainsi en est-il de Christ. Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit" (1 Cor. 12 :12-13).

Ce "baptême dans un seul Esprit" est manifestement à l'origine de la puissance reçue par les disciples le jour de la Pentecôte. Le contexte (versets 4 à 6) nous montre de quelle manière le Dieu Trinitaire opère au travers des membres du Corps de Christ. Jean 14 :20 nous montrait comment les disciples seraient unis à leur Seigneur ressuscité à la Pentecôte. A présent, nous voyons de quelle manière le Saint-Esprit nous unit tous à Christ, pour former l'organisme spirituel de l'Eglise. Les disciples ont été baptisés, c'est-à-dire immergés dans l'Esprit, à l'image de ceux qui étaient immergés dans l'eau par Jean-Baptiste. Voir aussi la promesse faite par Jésus dans Actes 1 :5. Immergés dans l'Esprit, tous les disciples, dans la chambre haute, ont été abreuvés d'un même Esprit, qui les a conduits dans l'union annoncée dans Jean 14 :20.

Le mot essentiel que je voudrais souligner dans 1 Corinthiens 12 :13 est le mot "dans". Dans Jean 14 :20, Jésus avait dit : "Vous en moi". Dans 1 Corinthiens 12 :13, nous voyons le Saint-Esprit introduire les Chrétiens dans Christ, dans une union essentielle, en tant que membres de Son Corps. En ce qui concerne la Pentecôte, nous ne devons donc pas mettre l'accent sur les manifestations extérieures ou sensibles, mais plutôt sur la signification spirituelle profonde de la venue du Saint-Esprit, en Le laissant libre de conduire toutes les manifestations extérieures "comme Il veut" (voir 1 Corinthiens 12 :18).

Tournons-nous à présent vers les Actes des Apôtres, pour voir de quelle manière les disciples ont manifesté cette puissance spirituelle qu'ils ont reçue à la Pentecôte, notamment dans leur service pour Dieu. Considérons tout d'abord le mot "puissance" (Actes 1 :5 et Luc 24 :49). Il s'agit de la traduction du mot grec "dunamis", qui est aussi à la racine du mot "dynamite". Selon les spécialistes, ce mot signifie "puissance inhérente". Il ne s'agit pas tellement d'une puissance manifestée, mais d'une puissance possédée. Ce mot signifie aussi "capacité", "aptitude", comme si le Seigneur avait dit à Ses disciples : "A présent, vous êtes complètement incapables. Mais quand le Saint-Esprit sera venu, Il vous rendra capables de faire ce que je veux que vous fassiez". Pourtant, les Chrétiens ont souvent une autre idée de cette puissance de la Pentecôte. Ils pensent plutôt aux miracles et aux prodiges spectaculaires que peuvent accomplir ceux qui ont reçu cette puissance. Mais ce n'est pas cela. Beaucoup de ceux qui ont affirmé avoir reçu ce "baptême de puissance" continuent à démontrer qu'ils sont restés "incapables" ! La majorité des Chrétiens restent bien incapables de rendre le moindre service à Dieu ! Combien d'enseignants des Ecoles du Dimanche, combien de ministères, sont tout simplement incapables ! Souvent, ces âmes "incapables" pensent qu'un "baptême de puissance" est nécessairement associé à des dons miraculeux, alors qu'il signifie simplement que Dieu veut leur donner la capacité d'accomplir un service spirituel efficace, là où ils se trouvent. Certes, Dieu peut donner des dons miraculeux, mais uniquement pour répondre aux nécessités d'un service plus large.

Retenons donc pour le mot "puissance" la définition suivante : c'est la capacité d'être efficace pour accomplir la volonté de Dieu dans tous les aspects de notre vie et de notre service. Examinons les différentes formes que peut prendre cette efficacité.

Tout d'abord, il s'agit de la capacité de parler de manière efficace et convaincante. Pierre avait reçu cette capacité, car trois mille personnes se sont converties à l'écoute de sa première prédication, le jour de la Pentecôte. Combien de prédications et d'enseignements, même justes, ne véhiculent aucune puissance spirituelle, et restent donc inefficaces ! Ils n'ont aucune "puissance dynamisante" ! Ils ne font pas bouger ceux qui les écoutent ! Combien de prédicateurs restent dépendants de leurs notes. Mais regardez Pierre, et observez de quelle manière il était "capable" d'exposer la Parole de Dieu ! Voyez de quelle manière il reçoit et présente les passages de l'Ancien Testament, et comment il combine toutes ces vérités spirituelles ! Jamais il n'aurait pu, par sa propre intelligence, concevoir un tel exposé panoramique des Passages de l'Ecriture qui parlent de Christ, en les présentant d'une manière aussi condensée. Cela lui a été donné parce qu'il était "immergé" dans l'Esprit. Son intelligence était clarifiée, sa mémoire vivifiée. Il a été "rendu capable" d'être le messager de Dieu en ce jour magnifique. Il n'était pas un simple "porte-parole", mais un collaborateur intelligent de Dieu.

Deuxièmement, il s'agit de la capacité de donner un témoignage plein de hardiesse. Vous pouvez exposer un message parfaitement vrai, mais si vous restez timides et hésitants quand vous le proclamez, votre efficacité sera très limitée. Quand nous donnons un message de la part de Dieu, nous devons être remplis d'assurance et de hardiesse ! Ce ne sont pas des "opinions" concernant la vérité que nous devons présenter, mais la pure Parole de Dieu ! Notre affaire est de proclamer ce que Dieu dit, pas les opinions des hommes ! C'est alors que nous serons pleins de hardiesse, car le Saint-Esprit confirmera notre proclamation de la Parole de Dieu.

Troisièmement, il s'agit de la capacité à bien gérer les affaires de Dieu. Relisez Actes 6 :3 : "C'est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes, de qui l'on rende un bon témoignage, qui soient pleins d'Esprit-Saint et de sagesse, et que nous chargerons de cet emploi". Il peut aussi s'agir de la capacité à bien gérer vos propres affaires, et pas seulement les affaires de l'Eglise, si vos affaires sont dans la volonté de Dieu. Nous lisons dans l'histoire de la vie de David, qu'il "réussissait dans tout ce qu'il entreprenait", après avoir reçu l'onction divine. Un jour, un homme d'affaires de Londres m'a dit ceci : "Vous pouvez ne pas connaître grand-chose dans les affaires. Mais, quand vous êtes dirigé par Dieu, vous pouvez, sans même en avoir conscience, prendre des décisions que les autres jugeront inspirées par une profonde science des affaires !" Oui, le Saint-Esprit est un parfait gestionnaire ! Il peut vous guider dans vos affaires, de manière à ce que vous ne soyez jamais en difficulté. Un jour, je parlais avec un homme d'affaires des occasions qu'il avait d'accomplir de grandes choses pour le Royaume de Dieu, dans la position qu'il occupait. Mais il me répondit : "C'est très bien tout cela, mais il faut aussi que je gagne mon pain et mon beurre !" En fait, le Seigneur veillera Lui-même à votre pain et à votre beurre, si vous cherchez d'abord le Royaume de Dieu dans tout ce que vous faites ! Hélas, le diable parvient aujourd'hui à séduire beaucoup d'hommes d'affaires chrétiens et à les paralyser dans l'œuvre de Dieu, pour qu'ils n'exercent aucune influence spirituelle. Pourquoi devrions-nous accorder plus d'importance à la prédication qu'à la vie des affaires ? Cela ne dépend-il pas du plan particulier que Dieu a pour notre vie ?

Quatrièmement, il s'agit de la capacité à bien réussir tout ce que nous faisons dans notre existence ordinaire de tous les jours. "Ne vous enivrez pas de vin : c'est de la débauche. Soyez, au contraire, remplis de l'Esprit ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur" (Ephésiens 5 :18-19). Même nos conversations courantes doivent être remplies de l'Esprit, afin que Dieu puisse nous utiliser dans tous nos contacts journaliers avec les autres. Cette puissance spirituelle s'exerce aussi quand il s'agit de "combattre pour la foi". Paul était capable de "confondre les Juifs", chaque fois qu'il voulait leur prouver que Jésus était le Christ (Actes 9 :22. Voir aussi Actes 7). Nous ne devons pas refuser la controverse, quand il s'agit de défendre la vérité. Nous ne devons jamais sacrifier la vérité sur l'autel de la paix ! Etienne et Paul étaient tous deux remplis de cette puissance convaincante.

Cinquièmement, il s'agit de la capacité à confronter les puissances sataniques. Rappelons-nous la rencontre de Paul et du magicien. Quand ce dernier, animé par Satan, s'est opposé à Paul, celui-ci lui a résisté hardiment, et a chassé le démon qui inspirait cet homme, comme il a chassé l'esprit de divination qui possédait la servante. Dans ce dernier cas, l'apôtre n'a pas immédiatement réagi. Il a commencé par être patient envers cette pauvre fille séduite, jusqu'à ce que l'Esprit de Dieu se dresse dans son esprit contre cette puissance démoniaque.

Si vous êtes centré sur Dieu, et si vous marchez en Lui, vous aurez vous aussi à vous opposer aux puissances des ténèbres, à certains moments. C'est l'Esprit de Dieu qui vous donnera cette puissance divine au moment opportun. Paul savait à quel moment il a dû se tourner vers le démon, et lui dire : "Je t'ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir d'elle" (Actes 16 :18).

Sixièmement, il s'agit de la capacité à discerner les esprits. Notez, dans l'exemple que je viens de mentionner, de quelle manière Paul avait discerné la présence d'un mauvais esprit dans la servante. Il ne s'agit pas d'un simple don de discernement humain. Il s'agit de discerner quel esprit est à l'œuvre. Je n'ai pas le temps d'en dire plus sur ce sujet, mais vous pouvez voir, dans 1 Corinthiens 12, de quelle manière le Saint-Esprit agit dans le Corps de Christ, pour rendre les uns et les autres capables d'accomplir toute la volonté de Dieu.

En conclusion, je dirai que nous devons revenir à la croix, qui est le fondement de tout ce dont nous venons de parler. Nous avons parlé de notre union avec Christ dans Sa vie de résurrection, et de notre revêtement de puissance, en étant immergés dans le Saint-Esprit. Tout cela n'est possible que si nous comprenons la place centrale de la croix dans l'œuvre du Saint-Esprit, pour accomplir toute la volonté de Dieu.

Nous lisons dans 1 Corinthiens 12 :13 : "Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit". Nous lisons dans Ephésiens 2 :14 qu'il y avait, entre Juifs et Gentils (ou Grecs), un mur de séparation. Comment ont-ils pu tous devenir membres du Corps de Christ, et être abreuvés d'un même Esprit ? Uniquement grâce à la croix ! C'est donc la croix qui assure l'unique fondement de Jean 14 :20 et d'Actes 2. C'est la croix qui assure le fondement de l'unité du Corps de Christ, et seulement dans la mesure où l'œuvre profonde de la croix est comprise par les membres du Corps, afin de les unir dans la communion à seul Esprit. Relisons Ephésiens 2 : 13-18 : "Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ. Car il est notre paix, lui qui des deux n'en a fait qu'un, et qui a renversé le mur de séparation, l'inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même avec les deux un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l'un et l'autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l'inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit".

Il est donc clair que c'est à la croix que se réalise l'unité entre les Chrétiens. La croix détruit toute espèce d'inimitié entre ceux pour lesquels Christ est mort. Entre Juifs et Grecs, s'élevait la barrière de la Loi et de ses ordonnances. Mais, lorsqu'il est crucifié avec Christ, un Juif cesse d'être un Juif, de même qu'un Gentil cesse d'être un Gentil ! Nous pourrions aussi ajouter qu'un Baptiste cesse d'être un Baptiste, qu'un Méthodiste cesse d'être un Méthodiste, etc… Certes, il peut subsister quelques éléments extérieurs, auxquels on peut encore se conformer. Mais ces éléments n'appartiennent qu'à la vie extérieure, car chaque Chrétien régénéré est spirituellement membre du Corps de Christ. Il fait partie de la Nouvelle Création, qui ne comprend ni Juifs ni Gentils, ni hommes ni femmes, mais un seul Homme Nouveau, dont Christ est la Tête, et dont nous sommes les membres.

Il est très important, dans la pratique, que tous les enfants de Dieu réalisent qu'ils occupent deux positions : une position extérieure, visible, avec des relations extérieures, et une position intérieure, spirituelle, céleste, en Christ. C'est pourquoi, dans cette Conférence, nous ne sommes plus attachés à nos dénominations respectives, mais nous comprenons que nous sommes tous Un en Jésus-Christ. Quand nous retournerons dans nos domaines d'activités, nous reprendrons nos fonctions dans nos diverses églises ou communautés. Mais nous devrons toujours nous souvenir de notre position céleste, et agir en fonction de cette position, que ce soit dans notre foyer ou dans notre travail. Dans votre position céleste, vous pouvez être un conducteur, alors que dans votre position terrestre, vous êtes un subordonné. Aujourd'hui, l'Eglise de Dieu doit donner l'exemple d'une fidélité sans faille. Toute rébellion est exclue. Trop de serviteurs qui ne sont pas faits pour diriger cherchent à être des "maîtres". Trop de maîtres échouent aussi dans l'exercice de leurs responsabilités, montrant ainsi qu'ils ne sont pas dignes de porter ce nom. Etre un "serviteur" est aujourd'hui considéré comme quelque chose de dégradant. C'est à l'Eglise de reprendre sa dignité et sa position élevée. Dans notre position céleste, nous devrions tous être des "rois", alors que, sur la terre, nous devons être les serviteurs de tous. Nos églises ne sont pas idéales, et le chemin est difficile. Mais rappelons-nous que Dieu est un Dieu d'ordre, et que Ses enfants ne doivent pas être une source perpétuelle de trouble dans leurs foyers et dans leurs églises.

C'est à la croix que se réalise l'unité de l'Eglise. C'est là que la vieille vie adamique, qui animait les Juifs comme les Gentils, a été mise à mort, et que Dieu a créé un "homme nouveau" en Jésus-Christ. Il m'est arrivé d'assister à une Conférence près de Berlin, en Allemagne. J'ai pu voir de quelle manière la croix a détruit la vieille vie adamique, avec ses murailles de séparation qui divisent les Chrétiens. Il y avait là des responsables Chrétiens venus de toute l'Allemagne, réunis pour une Conférence de trois jours. J'ai donné un message lors de la première réunion, et j'étais interprétée. J'ai parlé sur la croix, à partir d'Ephésiens 2. A un moment donné, après avoir prononcé une phrase, j'ai attendu tranquillement que mon interprète Allemande me traduise. Ces pauses rendaient le message plus efficace. Soudain, une sœur s'est levée, et a dit quelque chose en allemand. J'ai attendu la traduction. Puis cette sœur s'est retournée, et a parlé à quelqu'un derrière elle. Cette personne s'est levée à son tour, et a serré les mains d'une autre personne. J'ai compris que Dieu était à l'œuvre, et prenait la direction de la réunion. Je me suis donc assise, et j'ai observé ce qui se passait. Je n'ai plus eu l'occasion de parler. Tous les participants à la Conférence étaient en train de régler leurs problèmes mutuels. Les pleurs et les réconciliations étaient très touchants. Finalement, après environ une heure de cette manifestation évidente de la puissance de la croix pour détruire les murs d'inimitié entre enfants de Dieu, la Conférence s'ajourna. Tout le monde se dispersa dans les bois environnants, certains marchant bras dessus bras dessous avec des personnes auxquelles ils n'avaient pas parlé depuis des années. Par la suite, nous avons reçu un flot de bénédictions. Le feu du Seigneur tomba. Nous poursuivîmes sur le thème de la croix, dans tous ses aspects, jusqu'au point où nous pûmes rechercher sans danger un revêtement de puissance pour le service. Plus de la moitié des participants s'approchèrent à l'appel, et se prosternèrent devant le Seigneur, suppliant Dieu qu'Il inonde leur esprit de Son Saint-Esprit. Et le Seigneur répondit.

Dans tous les endroits où certains de participants à cette Conférence se sont ensuite rendus, ils ont assisté à des réveils. Dans tous les villages, et même dans les maisons diaconales où ils séjournaient, le réveil a éclaté. Le Seigneur S'est réellement manifesté ! Cela prouve que le Saint-Esprit a besoin de l'unité des Chrétiens pour pouvoir œuvrer, et que cette unité ne peut être acquise que par la croix.

(A suivre)



Le verset du moment :


1 Corinthiens 3 : 6

J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a donné l'accroissement.

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